Deux jours après la fin de la convention républicaine en Floride et à 72 heures de celle du Parti démocrate en Caroline du Nord, Barack Obama et Mitt Romney ont poursuivi samedi leur campagne dans des États décisifs pour la présidentielle du 6 novembre.

Entamant dans la banlieue de Des Moines, la capitale de l'Iowa (centre), une tournée qui doit l'emmener jusqu'à Charlotte, en Caroline du Nord (sud-est), où débute mardi la convention démocrate, Barack Obama a ironisé sur le rendez-vous républicain qui s'est achevé jeudi soir à Tampa, en Floride.

«Malgré tous les défis qui nous attendent dans ce siècle, ce qu'ils nous ont donné à voir au cours de ces trois journées était très souvent un programme correspondant au siècle dernier», a lancé Barack Obama dans l'État où il avait entamé sa campagne victorieuse en 2008.

«Vous auriez tout aussi bien pu suivre ça sur une télévision en noir et blanc», a-t-il ajouté, poursuivant: «Laissez-moi vous le résumer: tout va mal, c'est la faute d'Obama et le gouverneur Romney est le seul à connaître le secret pour créer des emplois et faire croître l'économie».

«Ils ont beaucoup parlé de moi. Ils ont beaucoup parlé de lui (Mitt Romney), mais ils n'ont pas dit grand-chose sur vous», a-t-il aussi lancé.

Tenant auparavant une réunion publique à Cincinnati, dans l'Ohio (nord), Mitt Romney avait de son côté raillé une nouvelle fois le bilan de la présidence Obama en termes d'emplois.

«Une des promesses (de Barack Obama en 2008) était qu'il allait créer plus d'emplois, et aujourd'hui, 23 millions de personnes sont au chômage, ou ont cessé de chercher un emploi ou sont sous-employées», avait asséné Mitt Romney, officiellement investi par son parti lors de la convention organisée cette semaine à Tampa.

«Si un entraîneur a un bilan de 0 victoire et 23 millions de défaites, il est temps de le remplacer», a-t-il poursuivi.

«Paul Ryan (le colistier républicain) et moi-même avons un plan pour remettre l'Amérique au travail. Il permettra de créer 12 millions d'emplois dans le pays, dont environ 460 000 ici, dans l'Ohio», a aussi promis l'adversaire de Barack Obama.

Avec 47% d'opinions favorables au niveau national, contre 44% à Barack Obama, Mitt Romney a pris un léger avantage dans l'opinion publique, selon un sondage publié samedi.

Sans surprise, il bénéficie de l'effet convention, avant laquelle il comptait deux points de retard sur Barack Obama, selon l'Institut Rasmussen, qui a réalisé cette enquête auprès de 1500 électeurs avec une marge d'erreur de 3%.

Les sondages nationaux ne donnent toutefois qu'une image incomplète des enjeux de la présidentielle. En effet, en novembre, les Américains désigneront 538 «Grands Électeurs» répartis proportionnellement à la population des 50 États du pays.

L'Iowa, l'Ohio et la Floride, où Mitt Romney devait se rendre ensuite, sont considérés comme des États-clés pour l'élection du 6 novembre.