Le président américain Barack Obama a dit souhaiter mercredi que la Constitution des États-Unis soit amendée pour contrer un arrêt de la Cour suprême qui a rendu plus facile pour les entreprises d'intervenir dans le financement des campagnes électorales.

«L'argent a toujours été un facteur en politique, mais nous sommes en train d'assister à quelque chose de nouveau avec l'arrivée en masse de chèques à six ou sept zéros, pour la plupart d'origine inconnue» en faveur de groupes politiques influençant les campagnes, a affirmé M. Obama dans un entretien sur le réseau social Reddit.

Ces groupes, les «super-comités d'action politique» (Super-PACs), «menacent de façon fondamentale de submerger le processus politique à long terme et de noyer les voix des électeurs», a ajouté M. Obama, qui n'avait pas eu de mots assez durs lorsque la Cour suprême avait rendu son arrêt, dit «Citizens United», en janvier 2010.

La plus haute juridiction du pays, dont les décisions sont sans appel, avait alors reconnu le droit des entreprises à intervenir sans limites dans le processus électoral via les Super-PACs, même de façon anonyme, au nom de la liberté d'expression inscrite dans le premier amendement de la Constitution.

M. Obama avait souhaité que le Congrès vote pour forcer ces groupes à révéler le nom de leurs donateurs, mais le projet de loi est resté jusqu'ici bloqué.

«À long terme, je pense que nous devons considérer sérieusement l'idée de lancer une procédure d'amendement constitutionnel pour contrer Citizens United, si jamais la Cour suprême ne revient pas sur ce sujet», a estimé M. Obama.

«Même si la procédure échoue, elle pourra illustrer le phénomène des Super-PACs et aider à faire pression pour un changement».

Depuis trois mois, le président démocrate sortant peine à recueillir autant de donations que son concurrent républicain Mitt Romney pour financer sa campagne. Les derniers chiffres disponibles montrent que le comité de campagne démocrate disposait d'une trésorerie de 120 millions de dollars fin juillet, contre 180 millions pour M. Romney.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les fameux Super-PACs, que le camp de M. Romney semble jusqu'ici avoir mobilisé avec plus de succès que M. Obama.