À Tampa, qu'apprend-on ces jours-ci à l'université? Que les mesures prises par la Maison-Blanche pour relancer l'économie américaine se résument en un mot: «désastre».

«Il y a une solution pour s'en sortir: congédier Barack Obama», lance le professeur de 69 ans. C'est toutefois avec un enthousiasme juvénile qu'il somme ses étudiants de mettre fin à la présidence démocrate en novembre.

Vous aurez compris que nous ne sommes pas véritablement dans une salle de cours. Il s'agit en fait de la «Newt University», mise sur pied cette semaine par Newt Gingrich dans le cadre de la convention républicaine. Ex-rival de Mitt Romney, M. Gingrich a connu son heure de gloire comme président de la Chambre des représentants du Congrès américain dans les années 90.

Le coup d'envoi de cette «université» a été donné hier dans une salle de conférence d'un chic hôtel de Tampa. Plusieurs dizaines de délégués - et autant, sinon plus, de journalistes - ont assisté à un cours de deux heures. Ce politicien féru d'histoire et quelques invités aussi enfiévrés que lui se succédaient sur la scène.

Trois autres séances du même genre se tiendront cette semaine. Objectif: fournir aux délégués des munitions pour convaincre leurs concitoyens de ne pas réélire Barack Obama.

En effet, si une convention sert de nos jours à mettre en valeur un candidat à la Maison-Blanche, elle permet aussi à ce dernier de galvaniser ses troupes à quelques semaines du scrutin.

«Après la convention, nous allons retourner dans nos États respectifs. Et d'ici au mois de novembre, nous ferons passer le message à des centaines de personnes», a expliqué Lillian Nolan, déléguée du Wisconsin.

Ravie de la performance de Newt Gingrich, elle a aussi eu un faible pour celle de l'économiste Larry Kudlow. Il a passé de longues minutes à décrier le président.

«J'ai aimé lorsqu'il a dit que si les mesures économiques de Barack Obama étaient les bonnes, elles auraient déjà fonctionné», a expliqué la déléguée. Les yeux brillants, elle avait l'air d'une étudiante qui a appris sa leçon et brûle d'envie de commencer son exposé oral.

Hier, la leçon en question mettait l'accent sur l'économie, mais aussi sur le système d'assurance maladie dont bénéficient les aînés, appelé Medicare. À ce sujet, Newt Gingrich et ses invités n'ont pas été tendres à l'égard de l'actuel président.

«Des preuves scientifiques» démontreraient que des milliers d'aînés mourront chaque année en raison de récentes restrictions budgétaires mises de l'avant par Obama, a soutenu Betsy McCaughey. Un scénario apocalyptique qui, souhaitent les ténors républicains, sera répété aux quatre coins du pays d'ici à l'élection.