Un sondage publié mercredi donne le président américain Barack Obama nettement devant son rival républicain Mitt Romney dans les trois États clés de Floride, d'Ohio et de Pennsylvanie, un scénario qui assurerait sa réélection s'il se reproduisait en novembre.  

À moins de 100 jours de la présidentielle, les deux candidats restent au coude-à-coude et leurs équipes de campagne ont admis qu'une dizaine d'États clés seraient certainement déterminants dans l'issue du scrutin du 6 novembre.

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Alors que Mitt Romney essaie de faire oublier une tournée à l'étranger qui a tourné au fiasco en concentrant ses critiques sur le bilan économique du président démocrate sortant, M. Obama a reçu mercredi un vent de bonnes nouvelles avec la publication d'un sondage Université Quinnipiac/CBS News/New York Times.

Le président y recueille 51 % des intentions de vote en Floride contre 45 % à son rival républicain, 53 % en Pennsylvanie contre 42 %, et 50 % dans l'Ohio contre 44 %.

Aucun candidat n'a jamais remporté la présidentielle américaine depuis 1960 sans pointer en tête dans au moins deux de ces trois États.

« Si nous étions le 6 novembre, le président Barack Obama l'emporterait largement dans les États clés de Floride, d'Ohio et de Pennsylvanie; et si l'on en croit le passé, il l'emporterait pour un second mandat », a indiqué Peter Brown, directeur adjoint de l'institut de sondage de l'Université Quinnipiac.

La barre des 50 % des intentions de vote est traditionnellement un indicateur important des chances d'un président de se faire réélire et M. Obama atteint ce seuil dans les trois États cités.

À l'inverse, aussi bien en Floride qu'en Pennsylvanie et en Ohio, le pourcentage d'opinions favorables à l'égard de M. Romney reste systématiquement inférieur à celui des opinions défavorables.

Signe que la guerre publicitaire menée par le camp démocrate contre son passé d'homme d'affaires sans scrupules au sein du fonds d'investissement Bain Capital a peut-être porté ses fruits.

Ainsi, 45 % des personnes interrogées en Floride, 50 % en Ohio et 51 % en Pennsylvanie ont jugé que l'expérience professionnelle de Mitt Romney visait plus le profit personnel qu'à lui donner des armes pour remettre l'économie du pays sur les rails.

L'économie sera la question fondamentale du scrutin de novembre. Sur ce sujet, l'écart entre les deux candidats est très serré vu la croissance actuelle et le taux de chômage frisant les 8,2 %.

L'évolution de la situation économique sera donc déterminante pour M. Obama. « Un mois en politique c'est une éternité, donc j'imagine que trois mois c'est trois éternités », constate M. Brown.

M. Obama était dans l'Ohio mercredi pour justement parler d'économie et présenter son rival multimillionnaire comme un ennemi de la classe moyenne. « Il vous demande de payer plus afin que des gens comme lui puissent profiter de davantage de réductions d'impôts », a-t-il lancé à Mansfield, en relevant que la politique de M. Romney n'était favorable qu'à 1 % des foyers les plus riches.

« Selon le plan de mon adversaire, devinez qui va payer la note pour ces 250 000 dollars de réductions d'impôts. Vous! », a-t-il martelé en référence à une étude publiée par le centre de réflexion indépendant Tax Policy Center.

Du côté républicain, le sénateur de l'Ohio Rob Portman, pressenti pour être l'éventuel candidat à la vice-présidence de Mitt Romney, a estimé dans un journal local que le projet de M. Obama de mettre fin aux exemptions fiscales pour les plus riches allait frapper les petites entreprises et coûter 700 000 emplois.

M. Romney va partir dès la mi-août en tournée électorale à travers le pays, soit deux semaines et demie avant la convention du parti républicain à Tampa en Floride durant laquelle il sera officiellement désigné candidat.

La convention démocrate aura, elle, lieu à Charlotte en Caroline du Nord, du 4 au 6 septembre.