Le président Barack Obama et son adversaire républicain Mitt Romney semblent subir un retour de bâton dans l'opinion américaine après les publicités négatives que leurs équipes déversent sur les ondes depuis mai, selon un nouveau sondage publié mardi soir.

D'après la dernière livraison de l'enquête d'opinion NBC/Wall Street Journal (WSJ), 43% des électeurs ont une opinion personnelle négative (dont 32% «très négative») du dirigeant démocrate sortant, tandis que M. Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, est vu défavorablement par 40% des électeurs (24% ont une opinion «très négative» de lui).

Selon le spécialiste des sondages républicain Bill McInturff, cité par le Wall Street Journal, de tels scores négatifs sont «sans précédent dans l'ère moderne». Le journal note que MM. Obama et Romney ont «bombardé les électeurs avec un volume sans précédent de campagnes attaquant» leur concurrent.

Au moment où la baisse du chômage marque le pas, le sondage prend aussi note de l'angoisse des électeurs américains vis-à-vis de l'avenir de leur pays: 60%, une hausse de deux points par rapport à mai, estiment que les États-Unis sont «sur la mauvaise voie», seuls 32% affirmant qu'ils vont «dans la bonne direction».

Selon le sondage, seuls 36% des Américains interrogés font confiance à M. Obama pour améliorer l'économie, tandis qu'ils sont 43% à préférer M. Romney sur ce sujet crucial. Mais le président sortant s'en sort mieux que son adversaire sur la politique étrangère, la santé, le dossier afghan, les impôts et l'immigration.

L'enquête donne aussi un avantage à M. Obama face à M. Romney si l'élection du 6 novembre avait lieu aujourd'hui: 49% des électeurs interrogés voteraient pour donner un second mandat au président démocrate sortant, et 43% pour le remplacer par le républicain.

Cet écart est encore de justesse dans la marge d'erreur de plus ou moins trois points, comme en mai quand M. Obama était crédité de 47% des voix contre 43% à son adversaire selon NBC/WSJ.

Depuis le mois de mai, quand M. Romney a assuré son statut de candidat du parti conservateur à la présidentielle, son équipe et celle de M. Obama ont rivalisé de campagnes de publicité télévisées au ton négatif.

L'une des plus récentes, côté démocrate, accusait M. Romney d'avoir dirigé des entreprises ayant délocalisé des emplois à l'étranger, et de posséder des comptes dans des paradis fiscaux. On y entendait le républicain chanter - très faux - la chanson patriotique America the beautiful.

De son côté, M. Romney s'en est pris, dans une série de publicités de campagne et sur le terrain, à des propos de M. Obama sur les entreprises, estimant qu'ils trahissaient une conception de l'économie «étrangère à l'expérience américaine».

Dans le mouvement d'aller-retour quotidien qui rythme la campagne électorale américaine à l'heure des réseaux sociaux, M. Obama a riposté, accusant notamment M. Romney d'avoir déformé «à dessein» ses déclarations en les éditant pour les sortir de leur contexte.