Mitt Romney fait une courte parenthèse dans la course à la Maison Blanche pour tenter de renforcer sa stature présidentielle en effectuant à partir de jeudi une tournée de six jours en Grande-Bretagne, Israël et Pologne.

Après des attaques à répétition ces derniers jours au sujet de son passé à la tête d'un fonds d'investissement et des critiques visant sa fortune personnelle, M. Romney et son équipe auront à coeur de concentrer l'attention médiatique sur leur vision de la politique étrangère.

Ce voyage du candidat à l'étranger est le premier depuis qu'il s'est assuré l'investiture républicaine pour l'élection du 6 novembre au cours de laquelle il affrontera le président démocrate sortant Barack Obama.

«Ce voyage est vraiment une occasion pour le gouverneur (Romney) d'apprendre et d'écouter», a dit lors d'une conférence de presse téléphonique lundi Lanhee Chen, directeur politique de l'équipe de campagne de M. Romney.

Pour le politologue John Pitney, du Claremont McKenna College, «en se rendant à l'étranger, M. Romney essaie de renforcer sa crédibilité en politique étrangère».

En Grande-Bretagne jeudi, le candidat républicain rencontrera le Premier ministre conservateur David Cameron, des membres de son gouvernement, ainsi que l'ex-Premier ministre travailliste Tony Blair, selon un programme préliminaire communiqué à la presse par l'équipe de M. Romney.

Il s'entretiendra aussi vendredi avec le chef du gouvernement irlandais Enda Kenny, et avec des athlètes américains qui participeront aux jeux Olympiques qui s'ouvrent à Londres vendredi.

Discours en Israël

L'événement sportif planétaire sera l'occasion pour lui de rappeler son expérience d'organisateur des jeux Olympiques de Salt Lake City en 2002, qu'il est parvenu à sortir d'une mauvaise passe.

Dimanche, M. Romney sera en visite en Israël où il doit rencontrer le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et le président Shimon Peres. Il doit aussi voir le Premier ministre palestinien Salam Fayyad. M. Romney a également prévu de donner un discours en Israël.

«Il est naturel pour M. Romney d'aller en Israël. Il est ami depuis 36 ans avec le Premier ministre Nétanyahou», a dit à l'AFP M. Pitney qui estime que le candidat espère gagner davantage de voix du côté de l'électorat juif, ce qui pourrait l'aider à l'emporter en Floride.

Lundi et mardi, il sera en Pologne pour la dernière étape de son voyage. Il doit y rencontrer le Premier ministre Donald Tusk et l'ex-président Lech Walesa. L'équipe de M. Romney a ajouté que le candidat visiterait aussi des «sites historiques» en Pologne.

Lundi, M. Obama a défendu avec fermeté sa politique étrangère et implicitement critiqué les positions de Mitt Romney. Il a ainsi parlé du retrait des troupes américaines d'Irak, dont les dernières ont quitté le pays en décembre 2011 comme il s'y était engagé.

Sans mentionner le nom de M. Romney, qui s'était opposé à ce calendrier, il a évoqué «ceux qui ont dit que faire revenir nos soldats serait une erreur. Ils auraient maintenu des dizaines de milliers de membres de nos forces en Irak, indéfiniment et sans feuille de route».

Colin Kahl, un ancien responsable de l'administration Obama spécialisé dans le Moyen-Orient, a assuré lors d'une conférence de presse téléphonique que l'on peut «s'attendre à une visite de M. Obama en Israël lors d'un deuxième mandat, s'il est réélu».

Dans une interview à CNBC, Mitt Romney a critiqué la politique étrangère de Barack Obama à propos de la Syrie. «Les Etats-Unis auraient dû agir vigoureusement dès le début en disant qu'Assad doit partir», a-t-il dit.

En juillet 2008, le candidat Obama s'était rendu en Afghanistan puis en Europe. A Berlin, il avait prononcé un discours devant plus de 200 000 personnes.