Le candidat républicain à la présidentielle Mitt Romney a critiqué mercredi son adversaire Barack Obama pour avoir déclaré que le Venezuela ne constituait pas une menace pour les États-Unis.

«C'est un commentaire surprenant et choquant de la part du président», a déclaré Mitt Romney dans un communiqué. «Il est dérangeant de le voir minimiser la menace que représente pour les intérêts américains un régime qui nous veut ouvertement du mal».

Le candidat républicain à la Maison Blanche a ajouté que le président vénézuélien Hugo Chavez avait procuré «un abri sûr aux barons de la drogue» et avait «encouragé des organisations terroristes de la région qui ont menacé nos alliés comme la Colombie».

«Les déclarations du président Obama constituent une faiblesse dans sa politique étrangère», a encore indiqué Mitt Romney. «En tant que président je parlerai sans détour des défis auxquels nous devrons faire face pour que nos alliés et nos ennemis sachent clairement comment nous nous positionnons».

Barack Obama avait défendu dans une interview à la chaîne America TV de Miami sa politique menée vis-à-vis de Cuba et du président vénézuélien Hugo Chavez: «Je pense qu'au vu de ce qu'il a fait ces dernières années, M. Chavez ne représente pas un danger pour notre sécurité nationale», avait-il dit.

La chef de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, la républicaine Ileana Ros-Lehtinen, a elle aussi vivement critiqué la position de Barack Obama.

«Le président a l'air d'ignorer complètement la haine qu'entretient Chavez envers notre pays», a-t-elle affirmé dans un communiqué. «Nous ne pouvons pas nous permettre de conserver quatre ans de plus un président qui reste aveugle devant l'une des plus grandes menaces dans notre propre hémisphère».

L'équipe de campagne de M. Obama a réagi en estimant que M. Romney jouait le jeu de Hugo Chavez en lui donnant une importance à ses yeux disproportionnée. «Hugo Chavez est de plus en plus marginalisé et son influence s'est dissipée», a affirmé le porte-parole du comité de campagne démocrate, Ben LaBolt.

«Cela rend perplexe de voir Mitt Romney avoir aussi peur d'un dirigeant comme Chavez (...) tout en restant silencieux sur la façon de lutter contre Al-Qaïda ou de faire revenir nos soldats d'Afghanistan», a ajouté M. LaBolt dans un communiqué.

«M. Romney ne fait que jouer le jeu de Chavez», a encore assuré le porte-parole. Selon lui, depuis son arrivée au pouvoir en 2009, «le président Obama a refusé de se laisser distraire par les déclarations dépassées de gens comme Hugo Chavez et s'est concentré sur la façon de renforcer nos positions en Amérique latine».