Un milliardaire américain a finalement renoncé, jeudi, à lancer une offensive publicitaire de 10 millions $ US attaquant le président Barack Obama pour ses liens avec un pasteur controversé, une stratégie qui aurait ramené le débat racial dans la campagne présidentielle aux États-Unis.

Un collaborateur de Joe Ricketts, fondateur de la maison de courtage en ligne de TD Ameritrade, a déclaré que la proposition de ramener le révérend Jeremiah Wright dans la campagne électorale allait trop loin.

Les sermons incendiaires à caractère racial du révérend Wright ont embarrassé Barack Obama lors de sa campagne de 2008. Il avait finalement réussi a calmer le jeu avec un important discours sur les relations raciales, mais le dossier avait tout de même occupé une bonne place dans la campagne.

Cette année, le probable candidat républicain Mitt Romney veut que la campagne porte sur l'économie, un dossier que M. Romney estime être son point fort. Il a exhorté Joe Ricketts et son groupe, Ending Spending Action Group, à abandonner l'offensive au sujet du révérend Wright.

«Je rejette l'effort de ce groupe pour promouvoir une stratégie publicitaire telle que celle qui a été décrite», a dit M. Romney au site Internet conservateur Townhall.com. «J'aimerais que cette campagne se concentre sur l'économie, sur les façons de remettre les gens au travail, d'augmenter les revenus et d'accroître la prospérité, en particulier pour les gens de la classe moyenne.»

Le New York Times a écrit jeudi que le groupe de Joe Ricketts envisageait d'appuyer une campagne publicitaire télévisée de 10 millions $ US mettant l'accent sur les sermons du révérend Wright.

La proposition, intitulée «The Defeat of Barack Hussein Obama: the Ricketts Plan to End His Spending For Good», a été étudiée par une groupe de stratèges républicains. L'un d'eux a confirmé le contenu du document à l'Associated Press sous le couvert de l'anonymat.

Le président de l'Ending Spending Action Group, Brian Baker, a affirmé que M. Ricketts n'était pas l'auteur du document, qu'il a attribué à des consultants.

«Non seulement ce plan était simplement une proposition - l'une des nombreuses propositions soumises au groupe par des tierces parties -, mais il reflète une approche que M. Ricketts rejette. Ça n'a jamais été un plan qui devait être accepté, seulement une suggestion pour la direction à prendre», a affirmé M. Baker dans une déclaration écrite.

Le directeur de la campagne de Barack Obama, Jim Messina, a critiqué le projet et a accusé Mitt Romney d'avoir réagi «de façon tiède dans un moment qui exigeait un leadership moral».