L'équipe de campagne de Barack Obama a attaqué mardi le présidentiable républicain Mitt Romney à propos de son ancien compte bancaire en Suisse, estimant que cela témoignait de son mépris vis-à-vis des intérêts économiques des Américains.

Dans une vidéo au ton musclé diffusée sur le réseau YouTube, l'équipe électorale du président démocrate commence par réfuter des attaques lancées contre son champion par «les grosses compagnies pétrolières» sur la création d'une économie «verte».

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Les programmes d'énergies renouvelables de M. Obama «ont aidé à créer des emplois aux États-Unis, pas à l'étranger», assure cette vidéo, en basculant sur le bilan de Mitt Romney.

«En tant que PDG d'entreprise, il a délocalisé des emplois américains dans des pays comme le Mexique et la Chine. En tant que gouverneur, il a supprimé des postes de fonctionnaires au profit de centres d'appel en Inde. Il souhaite toujours que des entreprises délocalisant à l'étranger bénéficient de réductions d'impôts», affirme cette publicité.

Mais «c'était à prévoir de la part d'un type qui avait un compte en banque en Suisse», conclut cette vidéo.

L'équipe de campagne du candidat républicain a vivement réagi dans un communiqué adressé aux journalistes qui «couvrent le nouveau spot désespéré de la campagne d'Obama».

«Avec le pire bilan de l'Histoire récente en matière de création d'emplois et la reprise économique la plus lente depuis la crise de 1929, le président Obama essaye de détourner l'attention des Américains des vrais problèmes», a indiqué Amanda Henneberg, porte-parole de la campagne de Mitt Romney.

«Les Américains ont assez souffert ces trois dernières années et méritent mieux», a ajouté Mme Henneberg.

Sous pression de ses rivaux, M. Romney, ancien entrepreneur de capital-risque dont la fortune est estimée entre 190 et 250 millions de dollars, avait divulgué le 24 janvier ses feuilles d'impôt pour les deux années précédentes.

Il avait reconnu n'être assujetti qu'à un taux moyen d'imposition de 15% environ malgré des revenus annuels de plus de 20 millions de dollars. Son adversaire démocrate et ses concurrents à la primaire républicaine avaient en particulier noté que l'épouse de M. Romney, Ann, avait été titulaire jusqu'en 2010 d'un compte en Suisse crédité de trois millions de dollars, fermé depuis.

L'équipe du candidat républicain avait assuré qu'il n'y avait rien d'inhabituel ni d'illégal dans ce compte, dûment déclaré au fisc américain. Mais ces informations avaient donné des munitions à la campagne démocrate au moment où M. Obama se faisait l'avocat d'un rééquilibrage de la fiscalité entre les revenus du capital et ceux du travail.