Une nouvelle étape des primaires républicaines pour la présidentielle de 2012 se jouait samedi en Louisiane où Rick Santorum, grâce au vote des conservateurs de cet État du sud, espère relancer sa campagne et maintenir la pression sur le modéré Mitt Romney.

Les bureaux de votes ont ouvert à 7 h et fermeront à 21 h.

Si le vote conservateur en Louisiane est susceptible d'aider M. Santorum, une victoire du candidat catholique qui fait campagne sur les valeurs morales ne lui permettrait pas de reprendre complètement le dessus sur Mitt Romney.

Dans la course pour désigner le candidat républicain qui affrontera le président sortant Barack Obama à l'élection du 6 novembre, M. Romney garde une avance confortable sur ses concurrents avec 21 des 33 consultations remportées à ce jour.

M. Romney a également engrangé 560 délégués sur les 1144 nécessaires pour remporter l'investiture, selon le site RealClearPolitics. M. Santorum en a gagné 246, Newt Gingrich 141 et Ron Paul 66.

En Louisiane, selon un récent sondage de l'institut PPP, Rick Santorum (42 % d'intentions de vote) bénéficiait d'une avance de 14 points sur Mitt Romney (28 %). En Louisiane, 46 délégués sont en jeu.

Les appels se multiplient en faveur d'un ralliement derrière M. Romney afin d'écourter une bataille fratricide entre républicains entamée le 3 janvier dans l'Iowa (centre).

M. Santorum avait indiqué jeudi que si le choix des républicains devait porter sur M. Romney, «nous ferions aussi bien de garder ce que nous avons» (le président Obama). Il a dû faire machine arrière car son rival Mitt Romney s'est immédiatement emparé de l'argument en disant qu'il était «déçu» que Rick Santorum «préfère avoir avoir Barack Obama comme président plutôt qu'un républicain».

«Je remarquais simplement qu'il y avait un défaut d'enthousiasme pour Mitt Romney», a répondu M. Santorum alimentant la partie de ping-pong rhétorique entre les deux hommes.

Mitt Romney, fort de sa confortable victoire mardi dernier dans l'Illinois, a engrangé de précieux soutiens comme celui de Jeb Bush, ancien gouverneur de l'État de Floride et frère de l'ex-président George W. Bush.

Il s'est également rendu au Capitole à Washington jeudi pour tenter d'y obtenir le soutien d'élus clés. Le sénateur ultraconservateur Jim DeMint, sans le soutenir, a déclaré publiquement qu'il ne «doutait pas» du conservatisme de Mitt Romney.

Mais la campagne de M. Romney a été tournée en dérision cette semaine à la suite d'une déclaration maladroite de l'un de ses conseillers. Eric Fehrnstrom a comparé mercredi sur CNN la stratégie du candidat à une «ardoise magique», laissant ainsi entendre, ce qu'il n'avait pas mesuré au premier abord, que M. Romney pouvait changer rapidement de programme.

Mais après une possible victoire de Rick Santorum dans le Sud conservateur, la campagne va se déplacer en terrain plus favorable pour Mitt Romney.

L'ancien gouverneur du Massachusetts dispose d'une avance considérable dans le Wisconsin, le Maryland et dans la capitale fédérale Washington, qui se prononceront le 3 avril.

Si Rick Santorum devrait l'emporter dans son fief de Pennsylvanie le 24 avril, l'État de New York, le Connecticut, le Delaware et le Rhode Island qui votent le même jour devraient favoriser Mitt Romney.

Ce n'est qu'en mai que le candidat ultraconservateur doit retrouver le Sud et des électeurs plus acquis à ses positions farouchement conservatrices, hostiles à l'avortement, la contraception ou le mariage homosexuel.