Tout juste conforté en tête de la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle de novembre par une victoire dans l'Illinois mardi, Mitt Romney a dû se défendre après la gaffe d'un conseiller qui a renforcé les doutes des conservateurs du parti à son égard.

Interrogé sur CNN sur les difficultés que pourrait avoir Mitt Romney à convaincre les électeurs modérés lors de la présidentielle après une primaire républicaine qui l'a poussé à s'aligner sur les positions très conservatrices de ses adversaires, son conseiller Eric Fehrnstrom a comparé la stratégie du candidat au jouet le «tableau magique», qu'il suffit de secouer pour effacer ce qui est inscrit dessus.

«Vous savez, je pense que pour la campagne (présidentielle) à l'automne, vous appuyez sur le bouton «reset»», a déclaré mercredi M. Fehrnstrom: «C'est presque comme un «écran magique». Vous le secouez et vous recommencez tout à zéro».

Ces déclarations ont fait les délices des adversaires de Mitt Romney: dès mercredi soir, son principal rival, l'ultraconservateur catholique Rick Santorum, et l'ex-président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, qui se veut aussi le chantre des conservateurs du parti, brandissaient un «écran magique» dans leurs rassemblements respectifs, mettant en doute la fiabilité des prises de position conservatrices de Mitt Romney.

Après un meeting dans le Maryland, où les républicains voteront pour leur favori le 3 avril, Mitt Romney a dû se défendre face aux journalistes. «Du point de vue de l'organisation, une campagne pour l'élection présidentielle est très différente», a-t-il fait valoir. Mais «les enjeux sur lesquels je fais campagne resteront les mêmes», a-t-il promis.

«Je fais campagne en tant que républicain conservateur, j'étais un gouverneur (du Massachusetts) républicain et conservateur, je serai un candidat à la présidentielle républicain et conservateur», a-t-il assuré.

Depuis le début de la campagne des primaires, le richissime Mitt Romney peine à convaincre l'aile la plus conservatrice du parti qui le juge trop modéré.