Le candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle de novembre Rick Santorum a créé la polémique jeudi en affirmant à Porto Rico que ses habitants devaient parler anglais s'ils veulent que leur île fasse pleinement partie des États-Unis.

L'île des Caraïbes, placée sous l'aile américaine depuis 112 ans, est actuellement un «État libre associé aux États-Unis». Les Portoricains, qui parlent anglais et espagnol, sont citoyens américains, mais n'ont pas le droit de vote à la présidentielle et n'ont pas d'élus au Congrès. Ils ne payent pas d'impôt fédéral à moins de vivre sur le sol américain.

«Comme cela est le cas dans n'importe quel État, il faut respecter la loi fédérale. Celle-ci prévoit que l'anglais doit être la langue principale», a déclaré Rick Santorum à des médias locaux, avant de répéter la même idée jeudi au journal El Vocero.

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«Il y a des États où il y a plus d'une langue, comme Hawaii, mais pour être un État des États-Unis, l'anglais doit être la langue principale», a ajouté Rick Santorum qui est engagé dans une lutte fratricide avec le modéré Mitt Romney pour décrocher l'investiture républicaine.

Ses déclarations ont amené de nombreux acteurs locaux à réagir, comme le gouverneur Luis Fortuno, un soutien de Mitt Romney favorable à l'intégration complète de Porto Rico aux États unis.

«C'est une grave erreur» de la part de M. Santorum «de mélanger la politique avec l'avenir de nos enfants», a dit le gouverneur. «Tous les parents souhaitent que leurs enfants parlent leur langue d'origine et l'anglais», a déclaré M. Fortuno.

Pendant ce temps là, Mitt Romney faisait diffuser à la radio des publicités dans lesquelles on pouvait entendre son fils Craig appelant en espagnol à voter pour son père dimanche.

La grande contradiction de la primaire portoricaine est que les habitants de l'île peuvent désigner le candidat à la présidentielle, mais pas le président lui-même. Chaque année, le gouvernement fédéral américain verse à l'île plusieurs milliards de dollars de subventions.