Les armes à feu s'envolent à nouveau comme des petits pains en sol américain. C'est une bonne nouvelle pour Barack Obama. Et par conséquent une mauvaise pour Mitt Romney et les autres candidats républicains.

Quel est le lien entre ces ventes et le sort de ces prétendants à la Maison-Blanche?

Selon un article paru ce week-end dans le quotidien texan Fort Worth Star-Telegram, les Américains seraient en train de s'armer avec zèle possiblement parce qu'ils constatent la faiblesse des candidats républicains. Et ils estiment que Barack Obama risque fort d'être réélu en novembre prochain.

Explication? Si le politicien démocrate triomphe, il n'aura plus jamais à faire face à l'électorat puisque les présidents sont limités à deux mandats. Plusieurs craignent qu'il ne se gêne pas pour remettre à l'ordre du jour le contrôle des armes à feu. Ils en achètent avant qu'il ne soit trop tard.

Parions que les résultats d'hier ne devraient pas freiner les ventes.

Un consensus est en train de se former très, très lentement autour de Mitt Romney. Celui-ci a réussi hier à creuser l'écart avec ses rivaux quant au nombre de délégués.

L'ex-gouverneur du Massachusetts a vaincu ses adversaires dans 6 États sur 10. Incluant l'État-clé du super mardi, l'Ohio, au terme d'un duel avec Rick Santorum si serré qu'il en a certainement eu des sueurs froides jusqu'à la toute fin de la soirée.

Une performance qui est tout sauf aussi décisive qu'espérée, malgré les ressources financières considérables injectées par son équipe aux quatre coins du pays.

Ce qui veut dire que la course est loin d'être terminée. Et si la bataille s'éternise, Mitt Romney sera terriblement affaibli en novembre prochain.

Une nouvelle encore plus mauvaise pour le camp Romney, c'est que la greffe qu'il tente d'effectuer sur l'électorat américain ne prend pas encore. Les exemples sont nombreux et statistiquement significatifs.

Incluant le plus récent sondage ABC News/Washington Post. L'étude démontre qu'uniquement 35% des Américains ont une opinion favorable de Romney. Pas moins de 45% en ont une défavorable.

Cela porte à croire, si la tendance se maintient, que l'élection ne sera pas un référendum sur le président Barack Obama comme c'est souvent le cas au terme d'un premier mandat. Et comme le souhaitent ardemment les républicains.

Ce pourrait fort bien être un référendum sur Mitt Romney. Ce qui, pour lui, serait un véritable cauchemar.

Les cimetières politiques sont remplis de prétendants à la Maison-Blanche qui ont vu le scrutin se transformer en référendum à leur sujet. Cela s'est produit en 2004, quand George W. Bush a été réélu. Rappelez-vous. Les Américains n'ont pas voté POUR Bush par-dessus tout. Ils ont voté CONTRE son rival, le démocrate John Kerry.

Même scénario en 1984. Les Américains ont voté CONTRE le démocrate Walter Mondale, qui leur avait promis... une hausse d'impôts. Ronald Reagan a pu tirer son épingle du jeu.

Au cours des derniers mois, la plus grande force de Romney s'est transformée en faiblesse. Il se présentait comme le candidat du milieu des affaires ayant su relancer des entreprises et faire beaucoup d'argent.

Beaucoup le perçoivent aujourd'hui plutôt comme un millionnaire déconnecté qui a détruit des emplois et ne comprend pas les problèmes de l'Américain moyen.

Il reste huit mois avant le scrutin présidentiel. C'est une éternité en politique.

Mais les résultats d'hier ne permettront à Mitt Romney ni de souffler ni de panser ses nombreuses plaies. Rien pour rassurer les propriétaires d'armes à feu en sol américain.