Mitt Romney joue sa survie dans la course à la Maison-Blanche mercredi soir dans débat télévisé crucial face à son principal rival républicain Rick Santorum, galvanisé par de récents succès.

Rick Santorum, un catholique ultra-conservateur, a brusquement surgi d'une lointaine troisième place en remportant les scrutins républicains du Missouri, du Colorado et du Minnesota le 7 février, alors que Mitt Romney faisait jusqu'à cette date figure de favori.

Dans cette course organisée État par État pour désigner le candidat qui affrontera Barack Obama à l'élection du 6 novembre, M. Santorum occupe désormais la pole position.

Pour stopper l'hémorragie, le modéré Mitt Romney doit remporter à tout prix les prochains scrutins le 28 février: en Arizona, où nombre d'électeurs sont comme lui de confession mormone, et surtout au Michigan, l'État où il est né et où son père a été gouverneur.

Les deux États étaient considérés jusqu'à il y a peu comme acquis pour Mitt Romney, mais ils semblent désormais à portée de main pour M. Santorum.

Une victoire de ce dernier dans un seul de ces deux États serait un coup dévastateur pour M. Romney à quelques jours du «Super Mardi», le 6 mars, où une dizaine d'États se prononceront à leur tour.

Selon un sondage de l'Université de Quinnipiac publié mercredi M. Santorum devance M. Romney par 35% d'intentions de vote contre 26% parmi les républicains sur le plan national. Newt Gingrich (14%) et Ron Paul (11%) suivent le duo de tête de loin.

Mais le sondage a aussi montré que M. Obama battrait Rick Santorum, tandis qu'un duel entre M. Romney et le président serait extrêmement serré.

Les positions de M. Santorum, un fervent opposant à l'avortement et au mariage homosexuel, effraie nombre de républicains qui doutent de sa capacité à rassembler assez de votes centristes pour se faire élire face à M. Obama.

«Cette semaine est très importante», a dit à l'AFP Peter Brown, directeur adjoint de l'institut de sondages de l'université de Quinnipiac. «S'il venait à perdre le Michigan, on dira qu'il n'est même pas capable de gagner l'État où il est né (...) En revanche, s'il gagne, on dira qu'il a réussi sa contre-attaque», a-t-il ajouté.

Pour le politologue Larry Sabato, de l'Université de Virginie, M. Romney «est toujours bien placé pour remporter l'investiture. Mais le débat de mercredi est vraiment important. Il doit convaincre qu'il peut être un candidat fort et qu'il peut battre Barack Obama».

Le débat de mercredi soir dans l'Arizona, diffusé sur la chaîne CNN, devrait donc voir un duel à couteaux tirés entre les deux hommes, tous deux conscients des enjeux. En campagne mardi dans cet État, M. Santorum s'y est montré combatif. «Nous ne pas ici seulement pour débattre, nous sommes ici pour gagner l'Arizona», a-t-il lancé.

De son côté, M. Romney, à la tête d'une campagne bien organisée et surtout bien financée, tente de rattraper son retard en inondant les écrans de télévision de spots de campagne visant ses adversaires.

Cette tactique a porté ses fruits car selon les derniers sondages compilés par le site RealClearPolitics, l'écart se ressert dans le Michigan où M. Santorum (33,8%) ne mène plus que d'une courte tête sur l'ancien favori (33%).

Dans l'Arizona, M. Romney reste en tête mais il perd du terrain.

Quelques heures avant le débat qui doit commencer à 20h00, M. Romney a reçu le soutien du journal Detroit News, pour lequel, «Mitt Romney est seul parmi les candidats républicains à pouvoir remporter la Maison Blanche».