Le candidat républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney a accusé jeudi le président sortant Barack Obama de faiblesse vis-à-vis de la Chine, qualifié Pékin de «tyrannie prospère» et promis, s'il est élu, d'éviter l'avènement d'un «siècle chinois».

Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal au moment où le vice-président et probable futur numéro un chinois Xi Jinping effectue une visite officielle aux États-Unis, M. Romney a mis en garde contre l'expansionnisme de Pékin.

Si la Chine parvenait à ses fins, «les caractéristiques du gouvernement chinois, qui mêlent certains aspects de la libre entreprise et la répression des libertés politiques et individuelles, deviendraient une norme répandue et inquiétante», écrit-il.

M. Romney a promis, si jamais il triomphe de ses concurrents républicains à la primaire et si les électeurs américains le préfèrent à M. Obama le 6 novembre prochain, de réagir à la montée en puissance de Pékin par une présence militaire importante dans le Pacifique.

Il s'est dit décidé à inciter ainsi les autorités chinoises à «devenir un partenaire responsable dans le système international».

Ironisant sur la réception de M. Xi par M. Obama mardi, Mitt Romney a qualifié cet événement de «cérémonial vide» de sens et a accusé le président d'avoir entamé ses relations avec Pékin «en suppliant presque (les Chinois) de continuer à acheter de la dette américaine».

Si l'administration Obama a critiqué Pékin pour maintenir artificiellement le niveau de sa monnaie à un niveau bas pour doper à bon compte ses exportations aux dépens des États-Unis, elle n'a pas formellement accusé la Chine de manipulation, ce qui ouvrirait la voie à des sanctions commerciales.

«Je ne veux vraiment pas une guerre commerciale avec la Chine, mais je ne peux pas tolérer notre reddition actuelle» dans ce domaine, a affirmé M. Romney.

La publication de cette tribune intervient deux jours après que M. Xi eut espéré que cette année électorale aux États-Unis n'aurait pas un «impact regrettable» sur les liens entre ce pays et le sien, alors que la dernière campagne des législatives partielles, en 2010, avait donné lieu à la diffusion de publicités ouvertement anti-chinoises.