Le conservateur Newt Gingrich, candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine, bénéficiait vendredi d'un regain de popularité la veille d'une primaire-clé en Caroline du Sud, qui s'annonçait très serrée.

Longtemps en tête dans les sondages, le modéré Mitt Romney a vu ces derniers jours son avance sur son principal adversaire fondre à vue d'oeil, deux sondages publiés jeudi par le Public Policy Polling donnant même l'ex-président de la Chambre des représentants en tête devant l'ancien gouverneur du Massachusetts. Une victoire samedi de M. Gingrich chamboulerait totalement le processus des primaires tel qu'envisagé jusqu'à présent.

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Les deux hommes, et leurs deux autres adversaires, le chrétien conservateur Rick Santorum et le représentant du Texas Ron Paul, un isolationniste favorable à la légalisation de la drogue, se sont rendus coup pour coup jeudi soir lors d'un débat télévisé en Caroline du Sud - le 17e depuis le début de la campagne pour les primaires républicaines.

La journée avait été auparavant marquée par le retrait de la course du gouverneur du Texas Rick Perry, qui s'est rangé derrière Newt Gingrich. Mais M. Gingrich a surtout dû répondre aux affirmations de son ex-épouse Marianne, qui a assuré à la télévision qu'il lui avait proposé quand ils étaient mariés de former un «couple libre», pour poursuivre sa relation avec sa maîtresse, devenue depuis sa troisième femme.

«Cette histoire est fausse», a lancé M. Gingrich, interrogé sur ces déclarations embarrassantes en pleine campagne dans un État du sud-est des États-Unis connu pour son conservatisme religieux.

«Tous mes amis qui nous connaissaient à l'époque vous diront que cette histoire est fausse», a insisté le candidat, dénonçant la couverture médiatique «méprisable» de l'entretien. «J'en ai assez de ces médias élitistes qui protègent Barack Obama en attaquant les républicains», a-t-il conclu, sous les vivats du public.

Lors du débat, les candidats républicains - à l'exception de Ron Paul, un peu en retrait au cours des échanges - se sont affrontés autour de questions soulevées auparavant durant la campagne.

M. Romney, dont la fortune est estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, a ainsi dû promettre qu'il publierait sa feuille d'impôts «en avril» quand elle serait «complète pour l'année en cours». Il a en outre défendu son bilan à la tête du fonds d'investissement Bain Capital, accusé d'avoir causé la perte de dizaines de milliers d'emplois aux États-Unis.

Le catholique ultraconservateur Rick Santorum, qui a appris jeudi qu'il avait en fait remporté le premier scrutin organisé début janvier dans l'Iowa contrairement à ce qui avait été annoncé, a également multiplié les piques en direction de MM. Gingrich et Romney.

Comme M. Gingrich, M. Santorum espère rassembler le soutien des ultraconservateurs en Caroline du Sud, le premier État du sud des États-Unis à voter pour les primaires républicaines, où Mitt Romney est souvent accusé d'être trop modéré.

Après sa victoire la semaine dernière dans le New Hampshire, M. Romney serait quasiment assuré de décrocher l'investiture de son parti s'il l'emportait en Caroline du Sud, un État qui depuis 1980 a toujours voté majoritairement lors des primaires républicaines pour le candidat finalement investi par le parti.

Le processus des primaires doit se poursuivre État par État jusqu'à l'été. Le vainqueur affrontera le sortant Barack Obama lors de la présidentielle du 6 novembre.