Quelque 250 000 électeurs du New Hampshire ont commencé à voter mardi pour leur candidat républicain à l'élection présidentielle américaine, et le modéré Mitt Romney espère une deuxième victoire, une semaine après celle de l'Iowa.

Les électeurs de ce petit État du nord-est des États-Unis doivent à leur tour choisir parmi six principaux candidats républicains celui qu'ils souhaitent voir opposé au président démocrate Barack Obama en novembre.

La campagne a été rude dans le New Hampshire. Certains candidats n'ont pas ménagé leurs critiques envers Mitt Romney, notamment sur son passé de repreneur d'entreprises, pour essayer de freiner celui que les sondages donnent gagnant avec 33% des intentions de vote, selon le plus récent sondage Suffolk University/7 News publié lundi.

Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants à la traîne dans les sondages, a même accusé M. Romney, 64 ans, d'avoir «apparemment pillé des entreprises et laissé les employés au chômage», quand il était à la tête du fonds d'investissement Bain Capital dans les années 1980 et 90.

Mardi, il a été le premier à relancer les attaques contre M. Romney, assurant que les électeurs avaient le choix entre «un conservateur à la Reagan qui réduit les impôts et un modéré du Massachusetts qui les augmente».

«Ce que nous ne voulons pas c'est nommer quelqu'un, pour découvrir ensuite en septembre qu'il a une faiblesse fatale et que l'on ne peut plus rien y faire», a-t-il ajouté sur la chaîne CNN. «Nous devons tous être testés en janvier, février, mars pour être sûr que la personne qui sera nommée sera de taille à tenir tête à Obama».

La deuxième place du scrutin promet d'être très disputée, entre le «libertarien» texan Ron Paul (20% selon le sondage), un médecin de 76 ans, candidat pour la troisième fois, et l'ancien gouverneur de l'Utah Jon Huntsman (13%). Ce modéré de 51 ans, ancien ambassadeur du président Obama en Chine, joue son va-tout dans le New Hampshire où il a fait une percée très tardive dans les sondages.

«Quelque chose est en train de se passer, et nous allons surprendre beaucoup de monde demain», a-t-il affirmé lundi soir lors d'une réunion électorale.

Les électeurs du New Hampshire sont réputés pour ne se décider qu'au dernier moment et pour parfois créer la surprise.

Deux villages, ceux de Dixville Notch (75 habitants) et Hart's Location (42 habitants), ont été les premiers à voter, peu après minuit.

Dixville Notch, près de la frontière canadienne, n'a ouvert que quelques minutes, le temps que votent ses 9 électeurs. MM. Romney et Huntsman sont en tête, ayant recueilli chacun deux voix, a précisé à l'AFP Richard Erwin, le responsable des opérations de vote.

À Hart's Location, M. Romney l'a emporté par 5 voix sur 23, devant Ron Paul (4) et Jon Huntsman (2), a précisé un responsable local, Mark Diendorf, à l'AFP.

La plupart des autres bureaux de vote ont ouvert à 7h, et les derniers fermeront à 20h.

M. Romney, cérébral et peu charismatique, qui a fait campagne sur l'économie, a gagné, de justesse, les «caucus» de l'Iowa. Il est également favori en Caroline du Sud, prochain État où se tiendront des primaires le 21 janvier, mais devrait avoir plus de mal dans cet État du sud-est où la religion pèse lourd et où être un mormon peut devenir un handicap. S'il réussit ce triplet, il est improbable que l'investiture républicaine lui échappe, selon les experts.

Outre MM. Romney, Paul, Huntsman et Gingrich (11%), les deux autres candidats en lice sont le gouverneur du Texas Rick Perry et le catholique ultra-conservateur Rick Santorum, qui a fini deuxième dans l'Iowa à huit voix seulement de M. Romney (10%).

La procédure de sélection du candidat républicain, lancée le 3 janvier dans l'Iowa, va se faire État par État durant plusieurs mois via des élections primaires ou des caucus (réunions où l'on choisit sans voter).