En ce dernier week-end avant la primaire du New Hampshire, les rivaux de Mitt Romney ne peuvent guère rêver à un triomphe dans cet État: tous les sondages annoncent la victoire de l'ancien gouverneur du Massachusetts.

Mais ils auront deux débats, ce soir à Manchester et demain soir à Concord, pour tenter de freiner l'élan du vainqueur des caucus de l'Iowa et devenir la solution de rechange des conservateurs qui le soupçonnent de modération et d'insincérité.

Et tout indique que les Rick Santorum, Newt Gingrich et Ron Paul ne mettront pas de gants pour attaquer le favori de la course à l'investiture républicaine pour la présidence.

Gingrich devrait être particulièrement mordant: il n'a toujours pas digéré les pubs négatives du camp Romney, auxquelles il attribue sa quatrième place en Iowa. Ces jours-ci, au New Hampshire, il revient sans cesse sur «le contraste évident entre un conservateur à la Reagan et un homme modéré du Massachusetts».

Obama va se moquer de lui», a-t-il déclaré hier matin à l'émission Good Morning America d'ABC, en référence à ce que les penseront républicains après avoir vu le bilan de Mitt Romney et l'avoir imaginé en train de débattre avec le président démocrate.

Nous devons voir ce que nous voulons pour le pays», a-t-il ajouté.

Forte avance

Au New Hampshire, les électeurs républicains et indépendants semblent être arrivés à la conclusion que Mitt Romney est de loin le meilleur choix qui s'offre à eux. Selon un sondage publié hier, le politicien de 64 ans récolte 40% des intentions de vote dans cet État, Ron Paul, 17%, Rick Santorum 11%, Newt Gingrich 9%, Jon Huntsman 8% et Rick Perry, 1%.

Fort de son avance dans les sondages au New Hampshire, Mitt Romney a passé une partie de la semaine en Caroline-du-Sud, où une primaire aura lieu le 21 janvier. Selon un sondage publié hier, il jouit également d'une bonne avance dans cet État, où les républicains ont l'habitude d'arrêter leur choix sur le vainqueur éventuel de la course à l'investiture de leur parti.

Comme il l'avait fait dans l'Iowa, Romney, en Caroline-du-Sud, a concentré son attention sur Barack Obama. «Ce président ne comprend pas comment fonctionne l'économie, a-t-il déclaré devant des centaines de personnes réunies dans un entrepôt d'arachides. Il est temps d'avoir un président qui le comprenne.»

L'ancien gouverneur du Massachusetts n'a pas fait allusion à la baisse du chômage qu'avait annoncée quelques heures plus tôt le gouvernement américain.

Ses adversaires ont également passé cette bonne nouvelle sous silence pour concentrer leurs attaques sur lui.

Vous ne serez peut-être pas d'accord avec moi sur toutes les questions, mais vous saurez que je suis d'accord avec moi-même sur toutes les questions», a déclaré Rick Santorum, une allusion aux nombreuses volte-face de Mitt Romney.

John Huntsman, qui joue son va-tout au New Hampshire, a exploité le même thème en promettant de ne pas se contorsionner «comme un bretzel» pour gagner des votes.

Mitt Romney ne devrait évidemment pas être le seul candidat ciblé à l'occasion des débats de ce week-end. Troisième aux caucus de l'Iowa, Ron Paul a diffusé hier une pub qui traite Rick Santorum d'hypocrite. Il accuse notamment celui qui a failli triompher en Iowa d'avoir contribué à alourdir la dette américaine et de s'être enrichi comme lobbyiste.

Il devrait revenir sur le sujet à Manchester ou à Concord.