La plupart des candidats républicains à la présidentielle américaine ont choisi de passer la Saint-Sylvestre dans l'Iowa, où Mitt Romney gardait samedi d'une courte tête son statut de favori à trois jours de la première échéance électorale dans cet État.

Mitt Romney, Newt Gingrich, Rick Perry, Rick Santorum, Michele Bachmann ont salué des électeurs, souvent encore indécis, qui doivent se prononcer sur le nom d'un candidat républicain pour affronter Barack Obama à l'élection du 6 novembre 2012.

Selon un sondage du Des Moines Register, M. Romney est en tête avec 24% des intentions de vote. M. Santorum (21%) réalise une progression éclair en devançant Ron Paul (18%). Mais toujours selon le sondage, 41% disent qu'ils pourraient encore changer d'avis.

Les «caucus» de l'Iowa (assemblées d'électeurs), premier grand test de popularité de la primaire, entament le long processus de sélection d'un candidat qui se jouera État par État jusqu'à l'été.

À Le Mars, dans l'ouest de l'État, M. Romney a choisi un restaurant familial pour parler de l'économie. «Les temps sont durs. Je pense que ce n'est qu'un passage, et non la fatalité», a-t-il dit devant son auditoire avant d'ajouter: «Cette élection n'est pas seulement une élection pour remplacer un président. C'est pour sauver l'âme de l'Amérique».

«Son plus grand atout est son expérience dans les affaires», a dit à l'AFP Chris Knapp qui a soutenu M. Romney lors de sa première candidature en 2008. «Je n'étais pas sûr cette fois-ci mais à mesure que la période électorale avance, il devient de plus en plus mon choix», a-t-il dit.

Tous les quatre ans, les prétendants à la présidentielle sillonnent les routes de cet État rural de trois millions d'habitants au coeur des grandes plaines, dans l'espoir de créer l'étincelle qui leur procurera l'investiture. Cette année, le président démocrate Barack Obama est candidat à sa succession. Seuls les républicains arpentent donc le terrain.

De restaurants en cafés, hôtels et bibliothèques publiques, ils s'adressent aux électeurs qui cherchent le candidat idéal. Preuve du peu d'enthousiasme autour des candidats républicains, M. Romney le favori peine à franchir la barre des 25% dans les sondages d'opinion.

Mme Bachmann, à la traîne dans les sondages, s'est rendue à un «déjeuner avec des électeurs indécis» et à une rencontre avec les bénévoles de sa campagne qui téléphonent aux électeurs.

Interrogée par la chaîne de télévision CNN dans son QG à Urbandale, près de Des Moines, elle a répondu sans hésitation: «Mardi nous avons l'intention de gagner. (...) Nous avons besoin d'une femme dans la veine de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher».

De son côté, Rick Santorum, en campagne à Indianola, au sud de Des Moines, a conseillé aux électeurs de «ne pas se fixer» sur un candidat, en faisant allusion au favori Mitt Romney. «N'écoutez pas les experts nationaux», a-t-il dit en affirmant que ces derniers orientaient le choix des électeurs.

Deux candidats républicains manquaient toutefois à l'appel samedi. Le modéré Jon Hunstman a décidé de faire l'impasse sur l'Iowa pour se concentrer sur le New Hampshire (nord-est) où la primaire aura lieu le 10 janvier. Ron Paul, qui bénéficie d'une bonne cote dans cet État, ne réapparaîtra que lundi accompagné de son fils, le sénateur Rand Paul.

Le pays entier a les yeux rivés sur l'Iowa. Mais une poignée d'électeurs seulement va décider. Entre 120 000 et 150 000 électeurs républicains de l'Iowa devraient se déplacer mardi pour se prononcer au cours des 1774 «caucus».

Une victoire n'y garantit pas la nomination, mais elle décuple les chances du candidat. Un échec peut s'avérer rédhibitoire.

L'objectif commun des républicains est de détrôner M. Obama en jouant sur la colère des électeurs conservateurs face à une économie en berne et un taux de chômage à 8,6%.