Newt Gingrich, désormais en tête de la course républicaine à la présidentielle américaine de 2012, sera dans le collimateur de ses concurrents samedi lors d'un débat télévisé à Des Moines, à trois semaines de la première échéance électorale.

Surpris par le retour fulgurant de M. Gingrich en tête des sondages récemment, les autres candidats républicains --au premier rang desquels Mitt Romney son plus sérieux rival-- auront à coeur de souligner les moindres imperfections de l'ex-président de la Chambre des représentants.

«Ils vont le dépeindre comme étant indiscipliné. Même s'il est respecté pour ses idées, souvent il ne réfléchit pas avant de parler publiquement», estime Tim Hagle, professeur de sciences politiques à l'Université de l'Iowa.

Pour M. Hagle, les électeurs républicains craignent que certaines déclarations trop hâtives de M. Gingrich ne mettent à mal ses capacités à battre le président Obama.

Ses positions sur l'immigration et son appel à un traitement «humain» de la question ont notamment été critiqués par les conservateurs.

Des accusations visant ses activités personnelles pourraient aussi refaire surface. M. Gingrich aurait perçu, selon des informations de presse, 1,6 million de dollars de rétributions de la part de Freddie Mac, un organisme de refinancement de prêts à l'origine de la crise immobilière, très décrié dans le camp républicain.

Le débat de samedi, et un autre prévu le 15 décembre à Sioux City, toujours dans l'Iowa, «donnent aux candidats les deux dernières occasions de se vendre» avant les «caucus» (assemblées d'électeurs) dans cet État clé le 3 janvier, selon M. Hagle.

Organisé par la chaîne ABC et le quotidien Des Moines Register à partir de 20h locales (21h, heure de Montréal), il ouvrira une période de trois semaines d'intense campagne, ultime chance pour chacun des prétendants de séduire les électeurs et de critiquer leurs rivaux.

Les «caucus» de l'Iowa sont la toute première consultation dans le long processus mené État par État, qui s'étendra jusqu'à l'été, pour désigner un candidat républicain en vue affronter le président Barack Obama à la présidentielle du 6 novembre 2012.

Outre M. Gingrich, Mitt Romney, Ron Paul, Rick Perry, Michele Bachmann et Rick Santorum, seront présents samedi soir.

Depuis le retrait la semaine dernière de l'homme d'affaires noir Herman Cain, rattrapé par des scandales sexuels, la course à l'investiture républicaine tourne au duel entre MM. Romney et Gingrich.

Samedi, les échanges entre les deux hommes, tous deux excellents débatteurs, feront l'objet de toutes les attentions.

M. Romney, qui a fait une grande partie de la course en tête jusqu'à l'émergence de M. Gingrich, a été prompt à s'attaquer à son rival. Jusqu'à présent, l'ex-gouverneur du Massachusetts (Nord-Est) avait axé ses critiques sur M. Obama, épargnant largement ses adversaires républicains.

Dans un spot télévisé diffusé vendredi et intitulé «Avec des amis comme Newt», l'équipe de M. Romney fustige l'opposition de M. Gingrich à la proposition de budget 2012 des républicains du Congrès, remettant en cause la sincérité de son conservatisme.

Une moyenne de plusieurs sondages récents réalisée par le site RealClearPolitics, montre une nette domination de M. Gingrich à 33% d'intentions de vote contre 21,3% pour M. Romney sur le plan national.

En outre, M. Gingrich devance son rival dans trois des quatre premiers États cruciaux, qui se prononceront en janvier: Iowa, Caroline du Sud et Floride. M. Romney garde l'avantage dans le New Hampshire.