Près de 300 indignés ont été arrêtés, tôt hier matin, quand 1400 policiers du service de police de Los Angeles (LAPD) ont démantelé leur campement, marquant la fin de la dernière «occupation» d'une grande ville américaine.

L'opération s'est en général déroulée dans le calme, les manifestants ayant choisi de ne pas résister à leur arrestation. Des témoins ont rapporté avoir reçu des coups de bâton de la part des policiers.

L'élément le plus controversé de l'opération a été le contrôle exercé par la police sur les médias.

Les journalistes présents avaient été triés sur le volet par la police de L.A. et n'avaient pas le droit d'utiliser Twitter durant l'opération. Ils ne pouvaient pas non plus se déplacer librement et interviewer les manifestants à leur guise.

Au final, plusieurs journalistes n'ont pas respecté l'embargo sur l'utilisation des réseaux sociaux.

Dakota Smith, journaliste du Los Angeles Daily News, a fait part de son exaspération durant l'opération. «Le LAPD nous a interdit d'interviewer les manifestants. Nous n'avons pu parler aux gens que durant quelques brefs instants», a-t-elle écrit sur Twitter.

Puis: «J'entends des lamentations d'un manifestant, mais je ne peux pas voir ce qui se passe. Le LAPD nous interdit de bouger.»

Un journaliste de L.A., qui ne veut pas être nommé pour ne pas contrevenir aux règles de son employeur, dit être surpris par autant de restrictions. «Presque la moitié du centre-ville était une zone policière la nuit dernière. Les médias ne pouvaient pas circuler. La police contrôlait tout, les images, le message. Cela crée un précédent inquiétant.»

L'hebdomadaire L.A. Weekly s'est notamment vu refuser l'accès au lieu, tout comme l'ensemble des reporters des médias internationaux, dont La Presse.

Hier, le maire Antonio Villaraigosa a dit être «extrêmement satisfait» du déroulement des opérations. «J'ai toujours dit qu'à L.A., on faisait les choses différemment, et nous avons réussi», a-t-il dit en point de presse, une référence au calme relatif du raid policier.

Les restrictions observées à L.A. rappellent celles que la police de New York a imposées aux médias lorsqu'elle a mené son raid contre les indignés de Zuccotti Park, il y a deux semaines.

L'American Civil Liberties Union (ACLU) étudiait, hier, la possibilité de porter plainte contre le LAPD. Le premier amendement de la Constitution américaine garantit la liberté de la presse.