Au lendemain de la réception d'avis  de la Ville qui leur ordonne de dégager le square Victoria, des participants au mouvement Occupons Montréal ont ouvert la porte à un éventuel déplacement de leur campement, si les autorités leur en laissent le temps.

Au cours d'une assemblée tenue dans la station de métro Square Victoria, sous leur village de tentes, les indignés ont dit souhaiter que le maire Gérald Tremblay ne précipite pas les choses en envoyant la police les évincer.

«On espère vraiment que le maire va avoir la sagesse de ne pas prendre cette démarche-là. On est en train de collaborer», explique Pierre Mathieu, membre du «comité légal» du groupe, qui négocie avec les autorités.

«Des gens qui se disaient prêts à s'attacher à un arbre au début pourraient être prêts à accepter un déplacement si on leur en donne le temps. L'occupation elle-même pourrait devenir plutôt une installation créative. On développe des propositions intéressantes», dit-il.

D'ici là, les indignés invitent le maire Tremblay à venir les rencontrer et entendre leurs propositions demain, alors qu'aura lieu une marche d'appui au mouvement. Ils proposent aussi que le conseil municipal convoque une séance extraordinaire pour discuter de la situation.

Sur le terrain, comme c'est le cas depuis le début, les participants ne constituent pas un ensemble uniforme. Certains occupants ont déjà plié bagage tandis que d'autres promettent de rester jusqu'au bout. Ils répètent encore qu'il n'y a pas de problème de sécurité publique lié à leur occupation.

Des membres disent avoir déjà trouvé quelques endroits prêts à les accueillir rapidement si les policiers les expulsent du square. «Il y a des gens avec nous qui n'ont pas d'autre endroit pour dormir», explique Paul Bode.

En réponse aux craintes d'une éviction nocturne, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a envoyé un message public à Occupons Montréal jeudi sur le réseau Twitter.

«Nous nous sommes engagés à ne pas intervenir la nuit et nous allons respecter cet engagement», a lancé le Service à partir de son compte officiel.

«De toute façon, la plupart des interventions que nous faisons, incluant les frappes policières, nous ne les faisons pas la nuit», a souligné l'agent Yannick Ouimet, porte-parole du SPVM, en soirée. Il rappelle que même lorsque la police possède un mandat de perquisition ou d'arrestation, les lois canadiennes balisent rigidement le temps de la journée où elle peut lancer une opération.

De son côté, la CSN a demandé à la Ville de Montréal de permettre aux indignés de demeurer au square Victoria, estimant que leur «occupation est pacifique et sécuritaire».

- Avec la collaboration de Pierre-André Normandin