La police militaire égyptienne a arrêté Mohamed Badie, le Guide suprême des Frères musulmans égyptiens, mouvement dont est issu le président Mohamed Morsi renversé mercredi par l'armée, a annoncé jeudi une source au sein des services de sécurité.

M. Badie «a été arrêté à Marsa Matrouh (nord-ouest) à la demande du parquet pour incitation au meurtre de manifestants», a précisé cette source.

Peu auparavant, les autorités avaient lancé des mandats d'arrêt contre le Guide et son adjoint Khairat al-Chater pour avoir incité à tuer des manifestants qui protestaient dimanche devant le siège des Frères musulmans au Moqattam, un quartier dans le sud du Caire.

Mercredi soir, six partisans du président déchu avaient été tués dans des affrontements avec militaires et policiers à Marsa Matrouh, où ils avaient attaqué un siège des services de sécurité, selon les services de sécurité.

Par ailleurs, une source judiciaire a indiqué à l'AFP que le parquet entamerait lundi les auditions de plusieurs dirigeants du mouvement islamiste, dont M. Morsi, pour «insultes à l'institution judiciaire», alors que l'ex-dirigeant, retenu, est également sous le coup d'une interdiction de quitter le territoire pour son évasion de prison au moment de la révolte qui avait renversé son prédécesseur Hosni Moubarak début 2011.

Outre l'ex-chef d'État, huit autres personnes, en majorité des dirigeants des Frères musulmans, seront entendues, dont Saad al-Katatni, le chef du Parti de la justice et de la liberté, vitrine politique de la confrérie, arrêté mercredi soir.

M. Morsi et 35 autres hauts responsables ont également été interdits de quitter le territoire dans le cadre d'une enquête pour différentes charges, a indiqué le parquet à l'AFP.

L'arrestation de l'influent dirigeant de la confrérie est la dernière étape en date d'une série de mesures des autorités qui ont resserré leur étau sur les Frères musulmans dès le renversement du président  Morsi par l'armée mercredi soir.

Tôt jeudi, un haut responsable militaire a indiqué à l'AFP que l'armée détenait M. Morsi «de façon préventive», laissant entendre que l'ex-chef d'État pourrait être poursuivi.

Gehad al-Haddad, responsable au sein des Frères musulmans, avait indiqué plus tôt à l'AFP qu'après son éviction, M. «Morsi et toute l'équipe présidentielle (avaient été placés) en résidence surveillée au club de la Garde républicaine de la présidence», avant que le président déchu ne soit «séparé de son équipe et emmené au ministère de la Défense».

En outre, des sources de sécurité ont affirmé que l'adjoint du Guide suprême, Rached Bayoumi, avait été arrêté, tandis que le journal gouvernemental Al-Ahram faisait état de 300 mandats d'arrêt lancés contre des membres du mouvement islamiste.