L'ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, et plusieurs figures de l'opposition égyptienne vont fonder un parti pour représenter «les forces de la révolution», a indiqué lundi à l'AFP l'un des cofondateurs.

«Il fallait former une entité politique rassemblant les forces révolutionnaires», a affirmé Chady Ghazaly Harb, membre de la Coalition des jeunes de la révolution, qui rassemble des jeunes ayant contribué à lancer le soulèvement contre le régime de Hosni Moubarak en janvier-février 2011.

L'idée est née il y a quelques mois, juste avant que M. ElBaradei n'annonce en janvier qu'il ne se présenterait pas à la présidentielle, a-t-il ajouté.

Mohamed ElBaradei, prix Nobel de la paix 2005, est l'un des principaux fondateurs du parti, au nombre d'une centaine et parmi lesquels figurent l'écrivain Alaa al-Aswany, l'opposant George Ishaq ainsi que les militantes Gamila Ismaïl et Esraa Abdel Fattah.

La formation, provisoirement baptisée «Parti de la révolution», sera présentée au public fin avril, a ajouté M. Ghazaly Harb, sans préciser quand elle demanderait sa légalisation.

«Il s'agit d'un parti centriste, civil et révolutionnaire», a-t-il dit.

Selon le service de communication de M. ElBaradei, cité par l'agence officielle Mena, «tout citoyen égyptien doit pouvoir se reconnaître» dans la formation.

M. ElBaradei, 69 ans, était revenu en Égypte en février 2010 après une longue carrière internationale. Accueilli en héros par ses partisans à l'aéroport du Caire, il s'était résolument placé dans l'opposition et avait aussitôt été visé par une campagne féroce des médias pro-gouvernementaux.

Il avait annoncé le 14 janvier qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle, estimant que le régime autoritaire de Hosni Moubarak était toujours en place malgré son renversement.

Il reste toutefois l'une des figures les plus en vue de la mouvance libérale et laïque, qui a été largement battue aux législatives.

Des figures de l'ère Moubarak ont récemment fait un retour fracassant sur la scène politique, l'ancien chef des services secrets et le dernier chef de gouvernement se présentent même à la présidentielle.

Alors qu'ils s'étaient engagés à ne pas participer à la course, les Frères musulmans, première force politique du pays, se sont eux aussi lancés à l'assaut de la magistrature suprême.