Au moins dix civils, dont trois enfants, ont été tués mardi en Syrie dans un raid aérien contre un village du nord-est du pays contrôlé par le groupe État islamique (EI), a indiqué une ONG.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a attribué ce raid à la coalition internationale antidjihadistes emmenée par Washington, indiquant que les frappes ont ciblé le village de Tal al-Chayer, dans le sud de la province de Hassaké.

La coalition, qui intervient contre l'EI en Irak et en Syrie depuis 2014, a toutefois démenti cette frappe, la dernière d'une série ayant causé, selon des ONG, plusieurs pertes civiles au cours des dernières semaines.

«Nous sommes au courant des allégations de frappes (...) dans la région de Hassaké ce matin (mardi), mais nos registres n'indiquent aucune attaque», a dit à l'AFP le bureau de presse de la coalition.

Tal al-Chayer se situe dans l'une des poches encore aux mains des djihadistes près de la frontière irakienne, au sud de Hassaké, où une alliance arabo-kurde soutenue par la coalition internationale a affronté l'EI ces derniers jours.

La semaine dernière, une frappe aérienne a tué 11 civils dans cette même poche tandis que des raids similaires avaient coûté la vie à 12 personnes la semaine précédente, également dans la province de Hassaké, selon l'OSDH, qui les a attribués à la coalition antidjihadistes.

Celle-ci avait indiqué à l'AFP qu'elle menait une enquête sur la dernière frappe datant du 1er juin.

La coalition antidjihadistes a indiqué le 1er juin que ses frappes aériennes en Syrie et en Irak avaient tué «involontairement» 892 civils en près de quatre ans.

L'Observatoire, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources sur le terrain, affirme être en mesure d'identifier un avion effectuant un raid en fonction du type de l'appareil, de la zone ciblée, de l'itinéraire de vol et des armes utilisées.

Le groupe djihadiste, dont le «califat» autoproclamé en 2014 s'est réduit comme peau de chagrin, est présent encore dans quelques poches d'un désert qui s'étend de l'est de Damas à la frontière irakienne. Il détient aujourd'hui moins de 3 % du territoire syrien, selon l'OSDH, contre près de 50 % à l'apogée de son expansion en Syrie.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'intervention d'acteurs régionaux et internationaux ainsi que de groupes djihadistes sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 350 000 morts et contraint des millions de personnes à l'exode.