Le chef du groupe djihadiste État islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, se trouve en territoire syrien, le long de la frontière avec l'Irak, et se déplace accompagné d'une poignée d'hommes dont son fils et son gendre, a affirmé mercredi un responsable irakien.

Dans cette zone de la Syrie où l'EI contrôle encore quelques secteurs, notamment «Hajine, al-Chaddadi et Markada», le «calife» autoproclamé de l'EI «se déplace accompagné de quatre ou cinq personnes», a expliqué ce général des services de renseignement sous le couvert de l'anonymat.

Parmi ces personnes figurent «son fils, son gendre, Abou Zeid al-Iraqi (un membre de la direction de l'EI) et une autre personne dont je ne peux dévoiler l'identité», a-t-il ajouté. «Les mouvements de Baghdadi sont discrets et il ne circule jamais en convoi».

Ce responsable a également annoncé que les forces irakiennes étaient parvenues à capturer «cinq des plus importants commandants» du groupe ultraradical lors d'une opération sans précédent, dont la Syrie n'avait pas été informée.

Pour la première fois, le 24 mars, selon lui, «des officiers du renseignement irakien sont entrés en territoire syrien et ont pu accéder à des zones contrôlées par l'EI».

Les cinq hommes capturés avaient été vus sur des vidéos perpétrant des décapitations en Irak, a-t-il ajouté. L'un d'eux, le Syrien Saddam al-Jamal, un ex-commandant de l'Armée syrienne libre, mouvement rebelle hostile au président syrien Bachar al-Assad, a reconnu lors de son interrogatoire avoir acheminé des armes volées à l'armée syrienne, à l'EI. Cet homme est recherché par la Syrie, la Jordanie et des pays du Golfe, a-t-il assuré.

En outre, a poursuivi le responsable, les forces irakiennes ont abattu 39 combattants de l'EI lors de frappes menées à deux reprises ces deux dernières semaines en Syrie. Après ces coups portés à l'EI, «Baghdadi sera bientôt visé».

Se basant sur des informations recueillies lors d'interrogatoires, le responsable a assuré que «les rangs de l'EI ont fortement diminué, de même que ses financements après qu'il a perdu l'ensemble des raffineries sous son contrôle».

Défait par une vaste opération militaire menée contre son «califat» autoproclamé en 2014 sur un territoire à cheval sur l'Irak et la Syrie, l'EI contrôle désormais moins de 5% du territoire syrien, notamment des zones désertiques du centre et de l'est.

En février, un haut responsable du ministère irakien de l'Intérieur avait affirmé que le chef de l'EI était vivant et soigné dans un hôpital de campagne dans le nord-est de la Syrie après avoir été blessé dans des raids aériens.

Mi-2017, la Russie avait elle annoncé avoir probablement tué Abou Bakr al-Baghdadi dans un raid quelques semaines plus tôt de son aviation près de Raqa en Syrie. Elle avait ensuite souligné qu'elle continuait de vérifier s'il était bien mort.

Un haut responsable militaire américain avait par la suite affirmé que le chef de l'EI était sans doute encore en vie et se cachait probablement dans la vallée de l'Euphrate, dans l'est de la Syrie.