Le régime syrien a pris le contrôle de dizaines de villages et localités proches d'une base militaire stratégique dans le nord du pays en guerre, après en avoir chassé des djihadistes, a indiqué dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Les forces du régime se sont emparées en 24 heures d'au moins 79 villages dans le sud de la province d'Alep, zone frontalière de l'aéroport militaire d'Abou Douhour», a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.

Les troupes gouvernementales livrent depuis trois semaines de violents combats au groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, dominé par l'ex-branche d'Al-Qaïda, pour le chasser de cet aéroport situé dans le sud-est de la province d'Idleb, à la frontière avec la province d'Alep (nord).

Sa reprise permettrait au régime de disposer d'une base militaire dans la province d'Idleb, la seule dans le pays à lui échapper entièrement.

Cette offensive, qui a poussé près de 100 000 civils sur les routes depuis début décembre selon l'ONU, a permis au régime de reprendre des dizaines de localités dans la région et d'entrer brièvement mercredi soir, avec l'appui crucial de l'aviation russe, dans l'aéroport, avant de s'en retirer lors d'une contre-offensive djihadiste.

L'armée syrienne cherche également à «sécuriser» une route qui relie Alep, deuxième ville du pays, à la capitale Damas, deux fiefs tenus par le régime.

Les dernières avancées des troupes gouvernementales les rapprochent de cet objectif, avec le contrôle de plusieurs villages proches de la localité stratégique de Khanasser par laquelle passe cette autoroute, selon l'OSDH.

Le quotidien syrien Al-Watan a pour sa part affirmé que l'armée avait «libéré la plupart des zones dans le sud de la province d'Alep en avançant sur deux fronts», et qu'elle tentait d'«encercler» l'aéroport militaire.

Le régime avait perdu le contrôle de cet aéroport fin 2015, au terme d'un siège de deux ans imposé par les djihadistes. Depuis, sa présence dans la province se limitait aux deux villages chiites de Foua et Kafraya.

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 340 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.