L'armée libanaise a annoncé dimanche avoir repris au groupe djihadiste État islamique (EI) deux-tiers du territoire qu'il contrôlait à la frontière est du pays avec la Syrie, à la faveur d'une offensive.

Elle a lancé ses opérations samedi dans la région de Jouroud Ras Baalbeck et Jouroud al-Qaa et reconquis deux-tiers du territoire contrôlé par l'EI, soit 80 km2, a indiqué une source au sein de l'armée.

«La bataille la plus dure sera la capture des 40km2 restants car c'est là où se sont rassemblés les combattants de Daech. Mais l'armée y est prête», a affirmé la même source, en utilisant un acronyme arabe de l'EI.

Selon l'armée, quelque 600 combattants de l'EI étaient présents dans la région frontalière et contrôlaient une zone estimée à 120 km² avant le début de l'opération samedi.

Dimanche, trois soldats libanais ont été tués par l'explosion d'une mine alors qu'ils étaient en route pour participer à l'offensive.

«Un véhicule de l'armée a été touché par une mine (...) dans Jouroud Aarsal aujourd'hui, tuant trois soldats et blessant grièvement un» quatrième, a indiqué l'armée.

Un communiqué a également annoncé que l'armée a fait exploser une voiture et une moto piégées qui transportaient des kamikazes à Jouroud Ras Baalbeck voulant attaquer des soldats. Selon un porte-parole militaire, 20 combattants de l'EI ont été tués et 10 soldats libanais blessés dans les affrontements.

Cette offensive intervient alors que le groupe extrémiste sunnite perd du terrain en Irak et en Syrie voisins. Tôt dimanche, le gouvernement irakien a annoncé le lancement d'une opération sur son bastion de Tal Afar, à l'ouest de Mossoul.

L'EI conserve pour autant une force de frappe à l'étranger et a revendiqué ces derniers jours plusieurs attentats, dont une double attaque à la voiture bélier en Espagne qui a fait 14 morts. Samedi, des soldats libanais ont hissé le drapeau espagnol sur une colline reprise à l'EI en hommage aux victimes de ces attaques.

Le mois dernier, c'est le mouvement chiite armé du Hezbollah qui avait lancé une offensive pour éliminer du Jouroud Aarsal toute présence de djihadistes anciennement liés à Al-Qaïda et de rebelles syriens.

Après six jours de combats, une trêve y avait été instaurée au terme de laquelle un premier contingent de 8000 personnes, en majorité des réfugiés mais aussi des djihadistes, avaient été évacuées vers la Syrie.

Simultanément à l'annonce de l'armée, le Hezbollah a déclaré samedi le début d'une offensive pour déloger l'EI du côté syrien de la frontière, où le mouvement chiite combat les rebelles aux côtés du régime de Bachar al-Assad.

Le porte-parole de l'armée libanaise a démenti toute «coordination» entre l'institution militaire et le Hezbollah ou l'armée syrienne.

Samedi, les combattants du Hezbollah et l'armée syrienne ont «libéré 87 km² de la zone contrôlée par Daech (...) dans la région du Qalamoun ouest», selon l'organe de communication du mouvement chiite.