Le groupe djihadiste État islamique a affirmé jeudi avoir tué deux Chinois enlevés par des hommes armés le 24 mai au Baloutchistan, province instable du sud-ouest du Pakistan, où ils travaillaient.

L'EI a revendiqué, dans un communiqué via l'agence Amaq, l'assassinat des deux Chinois «détenus dans le canton de Mastuq», dans cette province.

Ni les autorités chinoises, ni les autorités pakistanaises, n'ont pour l'heure confirmé les décès.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué qu'il cherchait «à vérifier des informations pertinentes par des canaux divers, y compris avec les autorités pakistanaises».

«Nous avons pris note de différents rapports et nous exprimons notre profonde préoccupation. Nous avons essayé de libérer les deux otages au cours des derniers jours», a déclaré une porte-parole du ministère, Hua Chunying, citée par l'agence de presse chinoise Xinhua.

Quelques heures auparavant, l'armée pakistanaise avait annoncé avoir mené une opération contre le groupe djihadiste plus tôt en juin, dans laquelle jusqu'à 15 membres du groupe Lashkar-e-Jhangvi Al-Almi (LeJA), qui discutait avec l'EI de l'établissement d'une base au Baloutchistan, avaient été tués.

Les deux travailleurs chinois avaient été enlevés à Quetta, capitale du Baloutchistan. Le numéro deux de l'ambassade de Chine au Pakistan, Lijian Zhao, avait indiqué que les deux victimes étudiaient l'ourdou, langue nationale pakistanaise, dans un centre linguistique.

Les investissements chinois se développent au Pakistan voisin dans le cadre du CPEC, une ambitieuse liaison routière et de télécommunications annoncée en 2015 qui vise à relier l'ouest de la Chine à la mer d'Arabie en traversant le Pakistan du nord au sud.

Cela comprend la construction de routes, d'installations énergétiques, d'un important port à Gwadar sur la côte du Baloutchistan et d'autres infrastructures dont Islamabad espère qu'elles relanceront son économie.

Conséquences: le nombre de Pakistanais cherchant à apprendre le mandarin a beaucoup augmenté ces dernières années, dans la perspective de l'arrivée de milliers d'expatriés chinois supplémentaires et d'emplois dans des entreprises chinoises.

Le Baloutchistan, région riche en ressources minières, est secoué depuis 2004 par une insurrection séparatiste et des violences islamistes, qui ont fait des centaines de morts.

Frontalière de l'Iran et de l'Afghanistan, c'est la plus vaste mais aussi la plus pauvre des provinces pakistanaises. Ses quelque sept millions d'habitants se plaignent d'être marginalisés, et spoliés de la part des ressources naturelles leur revenant.

Avec la multiplication des opérations militaires et des projets de développement, la violence y a néanmoins beaucoup baissé ces dernières années.