L'alliance arabo-kurde soutenue par Washington a pris en moins de 24 heures une série de villages situés à 4km au nord et à l'est de Raqa, principal fief du groupe État islamique (EI) en Syrie, selon un porte-parole et une ONG.

Mais les Forces démocratiques syriennes (FDS) se trouvent encore à une quarantaine de kilomètres du côté ouest, tandis qu'au sud de la ville bordée par le fleuve de l'Euphrate, le territoire reste entièrement sous le contrôle du groupe djihadiste.

Les FDS «ont pris lundi (hier) soir trois villages à 4km au nord de Raqa», a indiqué à l'AFP Talal Sello, porte-parole des FDS, la coalition arabo-kurde qui combat l'EI depuis fin 2015. Ils ont également conquis lundi soir deux autres villages à 4km à l'est.

«Nous sommes proches d'encercler Raqa à l'est et au nord mais nous devons avancer sur le front ouest avant de lancer l'assaut sur la ville au moment opportun», a encore précisé M. Sello.

Vendredi dernier, les FDS avaient annoncé que l'assaut serait lancé au «début de l'été», probablement en juin.

Le 10 mai, elles avaient conquis la ville de Tabqa, un important verrou à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Raqa.

«Sur ce même front, nous devons désormais prendre al-Mansoura, à plus de 35 km de Raqa», a expliqué le porte-parole.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté également la prise des cinq villages. «Du côté nord, les FDS ont avancé de 4 km, tandis que du côté est, elles ont progressé de près de 2 km», a indiqué à l'AFP son directeur Rami Abdel Rahmane. «Les FDS veulent faire la jonction entre leurs troupes au nord et à l'est de Raqa», selon lui.

Il reste toutefois toujours possible pour les djihadistes de s'enfuir par le sud de la ville, notamment à bord d'embarcations franchissant l'Euphrate. Ils peuvent se  déplacer vers leur fief d'al-Sokhna (centre) avant de se diriger vers la province de Deir Ezzor (est) qu'ils contrôlent quasi-totalement.

Les FDS sont en première ligne dans l'offensive contre Raqa, mais leur implication ulcère la Turquie, alliée de Washington au sein de l'OTAN. L'alliance est en effet dominée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), considérées par Ankara comme affiliée au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé par les Turcs comme «terroriste».