Les forces irakiennes consolident leurs positions près de la Vieille ville de Mossoul (nord), où la bataille contre des djihadistes acculés s'annonce des plus dures pour la reconquête du dernier grand bastion du groupe État islamique (EI) en Irak.

Chasser l'EI de Mossoul-Ouest permettrait aux forces irakiennes de contrôler la totalité de la deuxième ville d'Irak et d'infliger son pire revers au groupe djihadiste, qui s'en était emparé en juin 2014.

La bataille de Mossoul a commencé le 17 octobre. Les forces gouvernementales irakiennes, appuyées par une coalition militaire internationale sous commandement américain, ont repris fin janvier la partie orientale de la métropole, avant d'attaquer son secteur occidental. Dimanche, elles ont annoncé la reprise d'un tiers de Mossoul-Ouest.

L'envoyé spécial américain auprès de la coalition internationale, Brett McGurk, a dit que les djihadistes y étaient bloqués, tous les accès routiers étant coupés.

Les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS), la police fédérale et les unités d'intervention rapide se rapprochent désormais de la Vieille ville, secteur aux rues étroites où des centaines de milliers de civils sont piégés.

Selon le Commandement des opérations conjointes irakien, les CTS ont repris lundi les quartiers Al-Nafat et Mossoul al-Jadida.

Les unités d'intervention rapide et la police fédérale, pour leur part, «ratissent les zones libérées» près des limites de la Vieille ville, «à la recherche de pièges, de mines et de terroristes se cachant parmi la population», d'après un communiqué.

Plus de 68 000 personnes ont fui Mossoul-Ouest vers des camps autour de la ville depuis le 25 février, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

«Tous vont y mourir»

Ces derniers jours, les forces irakiennes ont repris plusieurs quartiers, dont celui abritant le gouvernorat de la province de Ninive et le siège de la Banque centrale, où l'EI avait dérobé des millions de dollars.

Alors que les CTS et les forces d'intervention rapide progressent vers l'intérieur de la ville, l'armée irakienne et les milices paramilitaires combattent les djihadistes vers l'ouest. Elles sont ainsi parvenues à couper la dernière route à l'ouest de Mossoul, bloquant les djihadistes dans la ville.

«L'EI est pris au piège. La 9e division blindée de l'armée irakienne a coupé le dernier accès routier» de Mossoul, selon Brett McGurk. «Tous les combattants se trouvant à Mossoul vont y mourir».

Des responsables américains ont évalué à 2500 le nombre de djihadistes présents dans l'ouest de Mossoul et la ville de Tal-Afar, plus à l'ouest, toujours contrôlée par l'EI.

Mossoul avait été conquise en juin 2014 par l'EI, durant une offensive éclair qui lui avait permis de s'emparer de vastes pans du territoire irakien à l'ouest et au nord de Bagdad. Le groupe a depuis perdu 60% de ces territoires, selon M. McGurk.

Si la résistance djihadiste faiblit à Mossoul, les militaires prédisent des combats acharnés pour reconquérir la totalité de la cité, notamment dans la Vieille ville.

Les combattants de l'EI «se cachent au milieu des citoyens et utilisent des engins explosifs, des snipers et des kamikazes», a déclaré le porte-parole du Commandement des opérations conjointes.

Offensive anti-EI en Syrie 

En Syrie, l'EI est également en recul, notamment autour de Raqa (nord), son principal fief dans ce pays voisin de l'Irak.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les combats se poursuivent entre les djihadistes et les Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance de combattants kurdes et arabes appuyée par Washington) dans la province de Raqa.

L'EI a lancé une «contre-attaque» contre les FDS, qui sont toutefois parvenus à couper les principaux axes de communication de la ville avec l'extérieur.

Pour M. McGurk, Raqa a une importance stratégique pour l'EI. «Elle reste leur capitale administrative, c'est là que nous pensons qu'un grand nombre de leurs dirigeants se trouvent, c'est là que nous pensons qu'ils planifient de nombreuses attaques à travers le monde».

Outre les FDS, les troupes turques et leurs alliés rebelles syriens, ainsi que les forces du régime de Damas appuyées par la Russie, sont engagées contre l'EI dans le Nord syrien.

À Homs, le régime syrien et l'opposition ont annoncé lundi avoir accepté un accord, supervisé par la Russie, pour achever l'évacuation des combattants et de civils de la dernière poche rebelle de la troisième ville du pays.

Autrefois surnommée la «capitale de la révolution», Homs avait été le théâtre de manifestations massives en 2011, au début du soulèvement contre le régime du président Bachar al-Assad.

L'armée l'avait reprise en mai 2014, à l'exception du quartier de Waer contre lequel le régime a intensifié le mois dernier ses frappes aériennes, tuant des dizaines de personnes, selon l'OSDH.

Aucune aide humanitaire n'a pu atteindre le quartier depuis quatre mois.