L'ambassadeur irakien auprès des Nations unies a affirmé vendredi que rien ne prouvait que le groupe armé État islamique (EI) ait utilisé des armes chimiques dans la bataille pour le contrôle de Mossoul.

Le Comité international de la Croix-Rouge avait annoncé le 3 mars que sept personnes, dont cinq enfants, avaient été hospitalisées près de cette ville irakienne pour des blessures causées par des armes chimiques. Le CICR n'avait pas précisé qui en était présumé responsable.

«Il n'y a vraiment aucun indice prouvant que Daesh ait utilisé l'arme chimique», a affirmé l'ambassadeur Mohamed Alhakim, utilisant un acronyme arabe pour désigner l'EI.

S'adressant aux journalistes avant une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur l'Irak, il a précisé avoir transmis cette information aux Nations unies après s'être entretenu avec son gouvernement à Bagdad vendredi.

Mohamed Alhakim a ajouté que l'Irak était en contact avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et que celle-ci pouvait déployer une équipe d'experts en cas de soupçons d'attaques à l'arme chimique.

À la sortie de la réunion, l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a déclaré que l'enquête irakienne sur les attaques à l'arme chimique n'avait pas encore été conclue et que le Conseil de sécurité avait exprimé sa préoccupation.

«Nous attendons les résultats de l'enquête irakienne sur ces allégations», a dit l'ambassadeur britannique, qui tient la présidence tournante du Conseil ce mois-ci.

Le Pentagone avance que des membres de l'EI ont développé des armes chimiques rudimentaires, comme de l'agent moutarde, à l'Université de Mossoul.

Les forces irakiennes mènent l'offensive pour chasser l'EI de Mossoul, son dernier grand fief en Irak. Elles ont repris la partie orientale fin janvier. Parmi les centaines de milliers de civils toujours présents à Mossoul-Ouest, environ 50 000 ont réussi à fuir et rejoindre des camps de déplacés, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).