Le groupe État islamique (EI) gagnait du terrain dimanche face aux forces du régime dans la région de Deir Ezzor, une ville de l'est de la Syrie qu'il contrôle déjà en partie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'EI poursuit son offensive lancée samedi, la plus importante depuis un an sur cette zone, en dépit d'une importante campagne de frappes menée par des avions du régime de Bachar al-Assad, a précisé l'OSDH.

Les jihadistes ont notamment avancé en prenant le contrôle de collines surplombant une base aérienne située à la périphérie de Deir Ezzor et tenue par le régime, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Cette progression a été réalisée «en dépit de plus de 120 frappes aériennes menées par les forces du régime sur les positions djihadistes depuis samedi matin, qui s'ajoutent à de violents tirs d'artillerie», a-t-il précisé.

Au moins 12 combattants prorégime et 20 jihadistes ont été tués, selon l'OSDH.

Le groupe ultraradical sunnite contrôle la majeure partie de la province de Deir Ezzor et s'est emparé en 2014 de larges secteurs de la ville éponyme. Depuis janvier 2015, il assiège le secteur gouvernemental de la ville, situé dans l'ouest, et où habitent encore 200 000 personnes selon l'ONU.

L'EI «masse ses forces pour percer les lignes gouvernementales», a indiqué à l'AFP une source militaire syrienne, ajoutant que l'objectif des jihadistes, qui mènent notamment des attentats suicide, était de couper la route entre l'aéroport et la ville.

Malgré ses défaites depuis 2015, le groupe djihadiste domine l'est de la Syrie, avec Deir Ezzor, la majeure partie de la province de Raqa (nord), et est présent dans les régions d'Alep, Hama, Damas, Homs et dans le sud du pays.

L'EI est exclu de l'accord de trêve entré en vigueur le 30 décembre entre rebelles syriens et régime et parrainé par la Russie et la Turquie, soutien des rebelles. Ce cessez-le-feu doit ouvrir la voie à des négociations entre rebelles et régime prévues le 23 janvier au Kazakhstan pour tenter de trouver une solution au conflit qui a fait plus de 310 000 morts en près de six ans.

En Syrie, le groupe djihadiste est également la cible des aviations de la coalition internationale dirigée par les États-Unis et de celle de la Turquie.