Le chef de l'organisation État islamique (EI) en Afghanistan et au Pakistan, Hafez Saïf, a été tué dans une frappe américaine le mois dernier dans la province afghane de Nangarhar, a affirmé le Pentagone vendredi.

La mort d'Hafez Saïd, qui constitue un sérieux revers pour le groupe jihadiste tentant de s'implanter durablement au Pakistan et en Afghanistan, est intervenue pendant des opérations conjointes des forces spéciales américaines et afghanes contre l'EI dans le sud de la province en juillet, a expliqué Gordon Trowbridge, porte-parole adjoint du Pentagone.

«Les forces américaines ont mené une frappe visant Hafez Saïd (...) dans le district d'Achin, dans la province de Nangarhar le 26 juillet, entraînant sa mort», a-t-il détaillé.

Ce chef de l'EI «était connu pour participer directement aux attaques contre les forces américaines et de la coalition, et les activités de son réseau terrorisaient les Afghans, particulièrement dans le Nangarhar», a estimé M. Trowbridge.

Les détails sur cette frappe n'étaient pas encore disponibles, mais un responsable américain a affirmé à la BBC qu'Hafez Saïd avait été tué dans une frappe de drone.

Annonce erronée en 2015

Les autorités afghanes avaient pensé à tort qu'Hafez Saïd avait été tué en juillet 2015 lorsqu'une frappe de drone américaine avait visé plusieurs dizaines de cadres de l'EI dans le Nangarhar, près de la frontière pakistanaise.

Cette attaque avait eu lieu moins de six mois après une autre frappe ayant coûté la vie à Abdul Rauf Khadim, soupçonné d'être le numéro deux de l'EI dans le pays.

Hafez Saïd avait été nommé en début d'année dernière à la tête de la «Province du Khorasan», qui inclut l'Afghanistan, le Pakistan et des portions de territoires dans des pays voisins, lorsqu'un groupe de talibans pakistanais avait fait allégeance à l'EI.

Depuis, nombre de talibans afghans ont fait défection et certains adoptent apparemment le drapeau de l'EI pour se donner l'image d'une force plus meurtrière.

La plupart des troupes de l'OTAN ont maintenant quitté l'Afghanistan, laissant aux forces locales la responsabilité d'assurer la sécurité. Ces dernières continuent cependant de s'appuyer sur la force aérienne et les conseils des Américains et peinent à juguler les fréquentes offensives des talibans.

L'ancien chef des talibans afghans, le mollah Akhtar Mansour a été tué dans un tir de drone américain au Pakistan en mai.

Les talibans pakistanais et l'EI ont tous deux revendiqué un attentat suicide ayant tué 73 personnes lundi dans un hôpital pakistanais.

L'EI a également revendiqué un attentat ayant fait des dizaines de morts et des centaines de blessés à Kaboul le 23 juillet.

Le groupe EI tente d'étendre sa présence au-delà de son «califat» autoproclamé en Syrie et en Irak, où des dizaines de milliers de jihadistes ont péri dans des offensives et des raids aériens. Pour l'instant, il n'a fait que des progrès limités dans cette tentative d'expansion.