Le Canada pourrait intervenir militairement en Libye si la menace que fait planer le groupe armé État islamique sur la région continue à grandir, a réitéré mercredi le ministre de la Défense, Harjit Sajjan.

«Comme partenaire responsable de la coalition, nous faisons partie des discussions (...) Des décisions seront ensuite prises en ce qui a trait à la contribution que nous ferons», a-t-il exposé lors de la période de questions au Sénat.

Le ministre Sajjan n'a pas voulu préciser quelle forme pourrait prendre la contribution canadienne, citant des raisons de «sécurité opérationnelle».

«S'il y a un plan responsable, un plan en matière de gouvernance et qu'une intervention militaire peut permettre des gains, nous considérerons tous les aspects», a-t-il fait valoir en mêlée de presse à sa sortie de la chambre haute.

Le ministre de la Défense considère que la solution ne passe pas seulement pas la voie militaire, mais également par le front diplomatique.

Car le groupe armé État islamique a profité du chaos dans lequel la Libye a été plongée après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, pour étendre ses tentacules, a-t-il insisté.

«On a réussi à se débarrasser de Kadhafi grâce aux bombardements aériens, mais il n'y avait pas de structure de gouvernance crédible pour combler le vide politique, et nous nous retrouvons aujourd'hui avec cette situation», a expliqué M. Sajjan.

«Nous devons nous assurer que cela ne se reproduise pas», a-t-il prévenu.

Le groupe djihadiste a sévi mercredi en Libye, des combattants décapitant 12 policiers après avoir brièvement pris le contrôle du quartier général des forces de l'ordre dans la ville de Sabratha, dans l'ouest du pays, selon l'Associated Press.

Selon la même agence de presse, la France devrait se joindre à une coalition internationale contre le groupe armé État islamique en Libye.

Le ministère français de la Défense a refusé de commenter.

La semaine dernière, les États-Unis ont mené des frappes aériennes en territoire libyen, tuant des dizaines de militants à Sabratha en plus de deux otages serbes enlevés l'an dernier.