Le groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué un attentat suicide à la voiture piégée, qui a fait 8 morts et 17 blessés jeudi à un poste de contrôle près du palais présidentiel à Aden, deuxième ville du Yémen.

Un kamikaze a fait exploser sa voiture à moins d'un kilomètre du palais Al-Maachiq, dans le quartier de Crater. Des sources de sécurité avaient initialement indiqué que l'attentat avait visé le gouverneur d'Aden, le général Aidarous Zoubeïdi, mais celui-ci a affirmé à l'AFP qu'il n'était pas sur les lieux.

Dans une déclaration qui a circulé sur Twitter, la branche de l'EI pour les provinces d'Aden et d'Abyane (sud du Yémen) a affirmé que «le volontaire au martyre Abou Hanifa al-Holandi (...) a fait sauter son véhicule bourré d'explosifs au palais présidentiel».

Ce nom peut faire penser que le kamikaze était néerlandais.

L'attentat a fait au moins 8 morts et 17 blessés parmi lesquels figurent des soldats et des civils, a indiqué à l'AFP Ali Saleh, directeur de l'hôpital Al-Joumhouriya où les victimes ont été transportées.

Au moment de l'attaque, «le président Abd Rabbo Mansour Hadi se trouvait au palais, mais il est sain et sauf», a déclaré à l'AFP un responsable qui a requis l'anonymat.

Six voitures et une mosquée ont été endommagées par l'explosion, survenue dans un secteur résidentiel de Crater, situé au pied d'une colline abritant le palais Al-Maachiq, selon des témoins.

A la tombée de la nuit, les forces de sécurité ont bouclé le quartier, alors que des véhicules militaires de la coalition arabe qui opère au Yémen ont été déployés dans l'enceinte du palais, selon les sources de sécurité.

Un premier bilan de sources sécuritaires avait fait état de six morts et dix blessés parmi la garde présidentielle qui tenait le barrage attaqué.

Le 5 janvier, le gouverneur d'Aden et le chef de la police de cette province, ainsi que le gouverneur de la province voisine de Lahej, avaient échappé à un attentat à la voiture piégée à Aden.

Les attaques armées sont de plus en plus nombreuses à Aden, où les autorités peinent à rétablir la sécurité après des mois de guerre entre forces progouvernementales et rebelles chiites qui contrôlent la capitale Sanaa.

Les attaques à Aden visent notamment des représentants des services de sécurité, alors que des groupes djihadistes comme Al-Qaïda et l'EI ont une forte présence dans la cité portuaire.

Les autorités ont lancé début janvier des opérations anti-jihadistes et imposé un couvre-feu nocturne.

La province d'Aden et une grande partie du sud avaient été reprises aux rebelles chiites Houthis à la mi-juillet par les forces progouvernementales soutenues par la coalition arabe, intervenue en mars 2015 au Yémen sous commandement saoudien pour stopper ces rebelles pro-iraniens qui menaçaient de prendre tout le pays.