Les États-Unis ont fermement démenti mercredi les accusations de Moscou sur l'implication de dirigeants turcs dans le trafic de pétrole produit par le groupe État islamique.

«Nous rejetons entièrement l'hypothèse selon laquelle le gouvernement turc est en cheville avec le groupe État islamique pour faire passer du pétrole de contrebande à sa frontière», a déclaré le porte-parole du département d'État Mark Toner.

«Et nous ne voyons franchement aucune preuve, aucune, soutenant une telle accusation», a-t-il dit.

«Ce que nous avons vu, c'est que le groupe État islamique (...) vend son pétrole au pied des puits en Syrie et en Irak», à des «contrebandiers, intermédiaires ou transporteurs» qui se chargent ensuite de l'acheminer.

La contrebande de pétrole vers la Turquie «est une pratique vieille de plusieurs décennies», qui est «antérieure» au groupe État islamique, a-t-il également indiqué.

En revanche, le régime de Bachar al-Assad, allié de Moscou, achète du pétrole produit sur ces territoires, a-t-il affirmé.

Le porte-parole a aussi souligné que la Turquie avait commencé à prendre des mesures pour rendre étanche sa frontière avec la zone de Syrie contrôlée par le groupe État islamique, par laquelle passe la plupart du trafic.

«Nous travaillons de manière très étroite avec les Turcs. Nous dialoguons avec eux» et «nous sommes leur allié dans l'OTAN et leur partenaire de confiance», a-t-il souligné.

La Russie est passée mercredi aux attaques personnelles dans la crise qui l'oppose à la Turquie, en accusant directement le président Recep Tayyip Erdogan et sa famille de profiter de la contrebande de pétrole à laquelle se livre l'EI en Syrie.

Ces nouvelles accusations interviennent plus d'une semaine après la destruction par l'aviation turque d'un bombardier russe près de la frontière syrienne, un acte qui a provoqué une crise aiguë dans les relations entre les deux pays.