Des centaines de familles chrétiennes ont fui une ville du centre de la Syrie alors que les combattants du groupe armé État islamique (ÉI) s'en approchent, ont affirmé des défendeurs des droits de l'homme, samedi, au premier anniversaire du début des frappes aériennes contre l'ÉI en Irak.

La coalition dirigée par les États-Unis a réalisé près de 6000 frappes aériennes contre l'ÉI, étendant ses opérations pour cibler également les extrémistes en Syrie. Toutefois, ceux-ci demeurent en mesure de lancer des attaques dans ce qu'ils déclarent être leur «califat», qui s'étend sur les deux pays, malgré quelques gains réalisés par les combattants kurdes et les forces irakiennes alliées.

Samedi, Osama Edward, le directeur du Réseau assyrien pour les droits de l'homme en Syrie, a affirmé que «des centaines de familles» avaient fui la ville chrétienne de Sadad pour se diriger vers la capitale, Damas ou vers Homs, une ville contrôlée par le gouvernement.

«Les gens de la région vivent dans la peur», a dit M. Edward en soulignant que les chrétiens craignent de subir le même sort que les Yazidis en Irak.

Le militant Bebars al-Talawy, établi en Syrie, a affirmé que d'intenses affrontements se sont déroulés samedi près de la ville d'Al-Qaryatayn, à environ 25 kilomètres au nord-ouest de Sadad. Al-Qaryatayn a été prise par l'ÉI jeudi.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, a souligné que les combats de samedi se sont concentrés dans la région comprise entre Al-Qaryatayn et le village de Mheen, qui est à mi-chemin de Sadad.

L'OSDH a dit que les troupes syriennes ont bombardé la région et que des avions de guerre gouvernementaux ont lancé plusieurs frappes aériennes dans les environs d'Al-Qaryatayn.

Selon les militants, au moins 230 civils, dont des dizaines de chrétiens, ont été capturés par l'ÉI dans la région d'Al-Qaryatayn au cours des derniers jours. Certains auraient été relâchés, mais le sort de la plupart d'entre eux demeure inconnu.

En février, l'État islamique a enlevé plus de 220 chrétiens assyriens dans des communautés agricoles du nord-est de la Syrie. Quelques-uns ont été libérés depuis, mais le sort de la plupart d'entre eux demeure un mystère.