Au moins 23 personnes dont plusieurs civils ont été tuées lundi dans un bombardement aérien du régime sur une ville contrôlée par le groupe djihadiste État islamique (EI) dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie en guerre, selon une ONG.

Des «conteneurs d'explosifs ont été lancés depuis des hélicoptères sur plusieurs secteurs de la ville d'Al-Bab», dans le nord-est de la province, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Dix corps calcinés ont été trouvés, ce qui porte à 23 le nombre de morts dans ce bombardement», a déclaré le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, en soulignant qu'il n'a pas été possible d'identifier les cadavres carbonisés.

Un précédent bilan de l'ONG faisait état d'au moins 13 morts dont un enfant et sept femmes, et de plus de 40 blessés.

Selon la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants, les raids ont visé «des zones résidentielles et des marchés bondés». Ils ont causé «d'importants dégâts dans les commerces dans un marché et dans les immeubles dans le centre-ville». Plusieurs camions-citernes ont pris feu au Souk du mazout.

Déjà samedi, au moins 34 personnes, en majorité des civils, avaient péri dans des bombardements similaires sur la même ville contrôlée depuis début 2014 par le groupe extrémiste EI.

L'armée syrienne, mais aussi la coalition antidjihadistes dirigée par Washington mènent régulièrement des frappes sur Al-Bab.

Selon des ONG, le régime bombarde fréquemment les zones tenues par les rebelles ou djihadistes avec des barils d'explosifs - de gros cylindres d'huile, à gaz ou des réservoirs vidés de leur contenu et remplis de puissants explosifs et de ferraille -, des armes aveugles qui causent de nombreux morts et dégâts considérables.

Dans les bombardements de samedi et de lundi, l'OSDH a précisé que le régime a eu recours à des conteneurs plus gros, «trois fois plus puissants».

Cette arme a fait des milliers de morts en Syrie où le conflit a tué plus de 230 000 personnes depuis mars 2011, selon l'OSDH. Déclenché par la répression par le régime d'un mouvement de contestation pacifique, ce conflit opposait à l'origine l'armée aux rebelles syriens, mais il est devenu complexe avec l'implication de nombreux groupes rebelles, des Kurdes et de djihadistes dont l'EI, venus principalement de l'étranger.

27 personnes crucifiées, dont un enfant

Ailleurs dans le pays, dans la ville de Mayadine dans la province de Deir Ezzor (est), l'EI, responsable d'atrocités dans les régions qu'il contrôle en Syrie mais aussi en Irak, a suspendu vivants sept personnes, dont un enfant, les bras en croix, sur une grille de la police religieuse pour «non-respect du jeûne du ramadan», le mois sacré musulman, a indiqué l'OSDH.

Sur leur cou étaient accrochés des pancartes avec l'inscription «Une journée de crucifixion et 70 coups de fouet».

Une trentaine de personnes ont subi un tel traitement dans les régions contrôlées par l'EI à Deir Ezzor depuis le début du ramadan le 17 juin.