Même s'ils ont partagé les mêmes cibles, les avions canadiens et l'armée de Bachar al-Assad ne se sont pas coordonnés dans leurs récentes attaques en Syrie, selon les militaires canadiens.

Le 9 juin, les avions canadiens ont bombardé des cibles du groupe État islamique (EI) à Hassaké, dans le Nord-est syrien. Or, les forces d'al-Assad sont engagées dans une bataille avec l'EI à Hassaké et l'armée syrienne y mène, elle aussi, des attaques aériennes.

Au cours d'un appel-conférence à partir du Koweït, vendredi matin, la brigadière générale Lise Bourgon, commandant de la Force opérationnelle interarmées, a donné des détails sur cette troisième attaque aérienne canadienne en territoire syrien.

«Non. Il n'y a pas de coordination qui se fait avec le gouvernement syrien», a-t-elle répété à quelques reprises.

«Il n'y a aucune coordination et je ne peux pas vraiment entrer dans les détails si il y a eu des contacts entre les avions syriens et les avions de la coalition», a-t-elle ajouté.

La brigadière générale Bourgon affirme que les CF-18 canadiens identifient les cibles de l'EI du haut des airs.

«Nous voyons les cibles d'en haut et puis nous nous assurons que nous avons la bonne information afin d'éviter toute victime civile ou dommage collatéral. (...) Mais il n'y a aucun contact avec le gouvernement syrien ni avec les forces syriennes au sol», a-t-elle martelé.

En mars, le gouvernement canadien a annoncé le prolongement de la mission militaire aérienne contre l'EI et son élargissement à la Syrie. En faisant cela, le premier ministre Stephen Harper avait assuré que le Canada ne prêterait pas ainsi main-forte au régime syrien qu'il continue de dénoncer.

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge rapportait, vendredi, que les combats et les bombardements aériens se poursuivaient à Hassaké, poussant des centaines de personnes à se réfugier en Turquie. La Fédération cite le ministre turc des Affaires étrangères selon lequel plus de 13 000 Syriens ont traversé la frontière, la semaine dernière, pour se mettre à l'abri.