Des images exclusives obtenues par la BBC lèvent le voile sur la vie au quotidien à Mossoul, deuxième ville d'Irak tombée aux mains des djihadistes de l'État islamique il y a un an.

Dans les rues de Mossoul les femmes sont contraintes de porter le voile intégral et ne peuvent circuler qu'accompagnée par un homme. Sur ces images filmées secrètement sur une période de plusieurs mois l'année dernière - vidéos obtenues par le producteur de la BBC Ghadi Sary -, on peut voir que le contrôle des femmes est l'un des éléments centraux de la gestion des populations par le groupe armé islamiste.

Une femme est ainsi interpellée par un «patrouilleur» de l'État islamique, car elle ne porte pas de gants et qu'elle contrevient ainsi au code vestimentaire en vigueur. 

Deuxième élément du pouvoir de l'EI sur la ville mis en exergue par les vidéos: la persécution des minorités.

Alors que Mossoul abritait jusqu'à sa prise de contrôle par les hommes de Baghdadi quelque 60 000 chrétiens, ces derniers ont pratiquement tous fui la ville. Leurs maisons ont été confisquées par l'EI et marquées de la lettre «N» pour Nasrani (chrétiens).

Des images qui montrent notamment comment les militants de l'EI n'hésitent pas à avoir recours à l'intimidation et à la torture pour asseoir leur pouvoir. Un résidant de la ville répondant au nom d'Hisham témoigne: «Mon frère a reçu 20 coups de fouet seulement parce qu'il n'avait pas fermé son magasin à l'heure de la prière».

La vie quotidienne a changé du tout au tout depuis l'arrivée des fondamentalistes. Les images témoignent de pénurie d'essence, de la fermeture des écoles, des chantiers de construction abandonnés.

Ces rares images dévoilent également la mise en place de la politique d'endoctrinement du groupe armé qui utilise des techniques sophistiquées pour véhiculer sa propagande comme ces «points médias» qui se retrouvent par exemple sur un marché et où sont diffusées des vidéos de propagande de l'EI.

Les djihadistes se servent également des  écoles qu'ils contrôlent pour endoctriner les enfants de Mossoul. «J'ai vu mon petit frère dessiner un drapeau de l'État islamique et chantonner l'une de leurs chansons. Nous l'avons immédiatement retiré de l'école. Nous préférons qu'il n'ait pas d'éducation plutôt que celle prodiguée par l'EI», relate Mahmoud.

À lire et à voir sur la BBC (en anglais)