Le groupe djihadiste État islamique a libéré plus de 200 membres de la minorité des yézidis qu'il retenait en Irak depuis plusieurs mois, a déclaré mercredi un commandant des forces kurdes peshmergas.

«Nous avons accueilli 227 yézidis, parmi lesquels des femmes et des enfants» dans la province de Kirkouk, dans le nord du pays, a indiqué à l'AFP le général Westa Rassoul.

Les yézidis ont été libérés lundi dans la province de Ninive, au nord-ouest de Kirkouk, mais ils ne sont arrivés dans les territoires sous contrôle kurde que deux jours plus tard, a-t-il expliqué.

«Nous avons négocié pendant des jours avec des cheikhs tribaux à Hawija et avons pu obtenir la libération des yézidis kidnappés», a-t-il ajouté, en référence à une ville dans la province de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, qui est contrôlée par l'EI.

Quelque 200 yézidis avaient déjà été libérés en janvier par l'EI qui s'est emparé à partir de juin 2014 de larges pans de territoire en Irak, notamment au nord de Bagdad.

Selon le général kurde les yézidis libérés cette semaine avaient été enlevés il y a quelques mois sans donner de date exacte.

«Ils m'ont demandé de partir avec un groupe de personnes âgées mais j'ai refusé si mes deux enfants ne m'accompagnaient pas», a expliqué Ghazal Khalaf, une femme de 25 ans, portant un enfant de deux ans sur ses genoux. Invalide de la jambe gauche, elle a été séparée de sa fille de sept ans durant sa captivité.

Après avoir insisté, elle a pu enfin la récupérer après avoir payé une rançon de 20 000 dollars à des militants de l'EI par l'intermédiaire de son frère.

En août 2014, le sort des yézidis avait basculé lorsque l'EI pris un temps le contrôle des alentours de leur fief du mont Sinjar, dans le nord de l'Irak. En quelques heures, des milliers d'entre eux avaient fui à travers les montagnes pour trouver notamment refuge dans la région du Kurdistan irakien.

L'EI a procédé à de multiples exécutions d'hommes yézidis et enlevé des centaines, voire des milliers, de femmes, vendues comme épouses aux djihadistes ou réduites à l'état d'esclave sexuelle, selon Amnesty International.

Cette minorité non arabe et non musulmane est considérée comme hérétique par l'EI.

En mars, des enquêteurs de l'ONU ont estimé que les attaques de l'EI contre les yézidis en Irak pourraient constituer un «génocide», demandant la saisie de la Cour pénale internationale (CPI).