Deux membres des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien, déployés en Irak comme conseillers auprès de l'armée y ont été tués par un drone américain, rapporte lundi un média officiel, mais le Pentagone a rejeté cette allégation.

Selon l'agence officielle iranienne Irna, qui fait état de leur inhumation en Iran, les deux hommes ont été tués le 23 mars par un drone américain lors d'une opération contre le groupe armé État islamique (EI) à Tikrit, dans le nord de l'Irak.

Cette ville est le théâtre depuis le 2 mars d'une offensive des forces gouvernementales irakiennes s'efforçant de la reprendre aux djihadistes qui se sont emparés depuis juin 2014 de vastes pans du territoire au nord de Bagdad.

Au début de l'opération, les forces gouvernementales ont reçu l'appui crucial de milices chiites soutenues par l'Iran.

Mais elles reçoivent depuis le 25 mars le soutien de la coalition internationale menée par les États-Unis qui mène des frappes aériennes contre l'EI en Irak et en Syrie.

Les États-Unis disent s'être engagés dans la bataille de Tikrit après avoir obtenu la garantie de Bagdad que les forces gouvernementales joueraient le premier rôle dans l'offensive.

Le Pentagone a démenti toute implication dans les raids du 23 mars.

«Les forces de la coalition ont débuté des frappes près de Tikrit le 25 mars, deux jours après ce prétendu incident, et aucune frappe n'a été conduite à (ou près de) Tikrit le 23 mars», a indiqué dans un communiqué Omar Villarreal, un porte-parole du commandant des forces américaines au Moyen-Orient.

«De plus, nous n'avons pas d'information confirmant ces allégations que des frappes de la coalition ont tué des membres» des gardiens de la Révolution, a-t-il ajouté.

Des photos des deux hommes en uniforme, identifiés comme Ali Yazdani et Hadi Jafari, ont été mises en ligne sur des sites d'informations iraniens, avec une courte biographie et des détails sur leurs funérailles.

Téhéran a toujours nié avoir des troupes en Irak, mais a admis avoir envoyé des armes et des conseillers militaires. L'Iran ne participe néanmoins pas à la coalition internationale antidjihadiste.

Les médias iraniens ont fait état de la mort de plusieurs membres de l'armée, dont plusieurs généraux, en Irak et en Syrie, où l'EI est aussi très actif, après que Téhéran les y eurent envoyés pour aider les autorités de Bagdad et le régime du président Bachar al-Assad.

À la mi-janvier, un commandant des Gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Allahdadi, avait été tué à Qouneitra, dans le sud-ouest de la Syrie, dans un raid aérien israélien. Six membres du Hezbollah chiite libanais, soutenu par l'Iran, avaient également péri dans cette attaque.

Fin décembre, les gardiens de la Révolution avaient annoncé la mort du général de brigade Hamid Taghavi, «tombé en martyr» alors qu'il conseillait l'armée et des volontaires irakiens à Samarra, au nord de Bagdad. L'EI avait affirmé l'avoir tué.