Alors que les ministres du gouvernement fédéral contemplent la possibilité de prolonger la mission militaire contre le groupe État islamique (EI) en Irak, plusieurs sources militaires indiquent à La Presse Canadienne que ce possible prolongement serait de plus de six mois. Il pourrait même être d'un an.

Lundi, le ministre de la Défense, Jason Kenney, maintenait qu'aucune décision n'était encore prise.

Lors d'une conférence téléphonique depuis le Colorado où le ministre visitait le quartier général de NORAD, M. Kenney n'a pas voulu dire où en était sa réflexion.

«Le gouvernement n'a pas pris de décision finale. (...) Nous considérons plusieurs options», a-t-il dit en réponse à une question sur l'élargissement possible de la mission pour que les militaires canadiens s'impliquent non seulement en Irak mais également en Syrie.

Cette possibilité d'élargissement de la mission a fait bondir le chef de l'opposition Thomas Mulcair. «Vous avez affaire à une dictature cruelle dans ce pays (la Syrie). Et avant de mettre nos courageux militaires au service de quelqu'un de cet acabit, nous devrions être sûrs de ce que nous faisons», a prévenu le leader néo-démocrate lors d'un point de presse à Toronto, lundi après-midi.

Depuis le début, les néo-démocrates se sont opposés à la participation militaire canadienne dans ce conflit. Ils auraient préféré que le Canada mette ses efforts dans l'aide aux réfugiés qui fuient l'EI.

Depuis quelques semaines, M. Kenney et ses collègues du cabinet laissent entendre que la menace que représentent les extrémistes en Irak et en Syrie ne peut pas être ignorée par le Canada - ni par ses alliés.

Pour ce qui est de la durée d'une mission prolongée, ce n'est que calcul politique, selon une source.

Les six mois de la mission actuelle arriveront à échéance dans quelques jours, début avril.

Un prolongement de seulement six mois conduirait à une autre évaluation de la situation en octobre, alors qu'on serait probablement en pleine campagne électorale fédérale.

Le gouvernement n'a pas besoin de consulter le Parlement pour autoriser ou prolonger un engagement militaire, mais jusqu'à maintenant, le gouvernement conservateur a toujours soumis les missions militaires à un débat parlementaire.

En ce moment, six CF-18 participent aux bombardements aériens contre l'EI dans le nord de l'Irak. Deux avions de surveillance et un appareil de ravitaillement font également partie de la mission.

Une soixantaine de militaires canadiens sont également au sol, à titre de conseillers des troupes irakiennes et des combattants kurdes qui luttent contre l'EI.

Si le gouvernement canadien décidait de prolonger l'engagement canadien, voici cinq scénarios qu'il pourrait retenir:

- élargir la mission de bombardements aériens au territoire syrien;

- augmenter le nombre de CF-18;

- autoriser les membres des Forces spéciales, au sol en Irak, à engager le combat;

- participer à la formation, par les Américains et d'autres alliés, des forces militaires irakiennes;

- envoyer plus d'aide et d'équipement militaires.