L'armée américaine a reconnu mardi pour la première fois que les bombardements de la coalition contre le groupe État islamique (EI) ont pu faire des victimes civiles, en indiquant avoir ouvert des enquêtes sur certains cas en Irak et en Syrie.

Ces investigations ont été lancées par le Centcom, le commandement américain chargé de la région, a expliqué mardi à la presse le porte-parole du Pengatone, le contre-amiral John Kirby.

«Le Centcom enquête sur plusieurs allégations de victimes civiles, qu'il considère comme crédibles», a déclaré lors d'un point presse le porte-parole.

Les militaires américains n'avaient jusqu'à maintenant jamais reconnu l'existence de telles enquêtes, se bornant à répéter qu'aucun décès de civil n'avait pu être confirmé.

Selon deux sources militaires américaines, l'armée a lancé au total 18 enquêtes sur de possibles victimes civiles en Irak et en Syrie.

Cinq sont toujours en cours, et treize sont provisoirement abandonnées, les faits n'ayant pu être vérifiés ou les informations étant insuffisantes.

L'une des enquêtes en cours porte sur une frappe survenue le 26 décembre, ont précisé ces sources.

Le risque de toucher la population civile «est quelque chose que nous prenons toujours très au sérieux. Nous faisons très attention à minimiser le risque pour les civils à chaque opération que nous lançons, quel que soit l'endroit où nous opérons», a indiqué le contre-amiral Kirby.

Fin octobre, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane, avait indiqué que les frappes aériennes avaient tué 32 civils, dont 6 enfants et 5 femmes, depuis le 23 septembre 2014.

A la mi-décembre, la coalition avait mené plus de 1300 attaques aériennes contre l'EI, la plupart par des avions américains. Les frappes ont commencé le 8 août en Irak, et se sont étendues à la Syrie le 23 septembre.