Les forces irakiennes ont repris mardi la ville de Doulouïya, au nord de Bagdad, qui était contrôlée en grande partie par le groupe État islamique (EI), a-t-on annoncé de source militaire.

«Des forces de l'armée, de la police, des miliciens et des membres de tribus armés ont réussi aujourd'hui à reprendre le contrôle de Doulouïya», a annoncé à l'AFP un général de l'armée.

Selon cet officier, 50 véhicules militaires partis du nord de la ville ont rejoint le secteur de Joubour dans le sud où des tribus sunnites notamment celle d'Al-Joubour ont résisté aux assauts répétés des djihadistes de l'EI.

Pour l'officier irakien, «cela signifie que Doulouïya a été complètement libérée et que cela a mis fin» à la présence des combattants de l'EI.

L'offensive a été lancée vendredi à partir de plusieurs axes. Les forces irakiennes ont réussi à prendre plusieurs villages au sud de cette ville de taille moyenne, selon des responsables.

Un commandant de la milice chiite Badr qui a participé à l'offensive a confirmé «la libération totale de Doulouïya».

«Nous avons réussi à briser le blocus qui était imposé par l'EI à la tribu des al-Joubour», a dit ce commandant.

Un conseiller de Hadi al-Améri, chef de Badr, a été tué lundi dans les combats pour la reprise de Doulouïya, a annoncé un communiqué du premier ministre irakien Haïdar al-Abadi.

La prise de contrôle de la ville a été accueillie par des tirs de joie et des klaxons, selon un policier.

Les djihadistes tentent depuis des mois de s'emparer totalement de cette ville stratégique située à 90 km au nord de la capitale et qui relie les provinces de Diyala (est) et Salaheddine (nord).

Doulouïya est passée ces derniers mois tantôt aux mains des djihadistes tantôt aux mains des forces irakiennes. Mais il y a près d'un mois et demi, l'EI avait réussi à y reprendre les zones dont il avait été chassé par l'armée.

L'EI, un groupe ultradical sunnite accusé de crimes contre l'Humanité, a lancé une offensive fulgurante en juin qui lui a permis de s'emparer de vastes régions sunnites d'Irak face à une armée en déroute.

Les forces gouvernementales dominées par les chiites ont ensuite cherché à regagner du terrain avec l'aide de combattants sunnites et kurdes et surtout l'appui aérien des États-Unis, à partir d'août, auxquels se sont joints ensuite des pays occidentaux dans le cadre de la coalition internationale antidjihadistes.