Des avions de combat canadiens ont été de nouveau en action en Irak, cette semaine, bombardant des cibles de l'ennemi devant les forces kurdes qui tentent de briser complètement le siège du groupe État islamique dans les monts Sinjar.

La région située le long de la frontière syrienne abritait des milliers de membres de la minorité yézidie avant que les combattants extrémistes ne la prennent d'assaut en août, tuant ou enlevant des centaines de personnes et poussant des centaines de milliers de réfugiés à fuir par les montagnes.

Le colonel Dan Constable, commandant de la force d'intervention du Canada pour la mission irakienne, a indiqué jeudi que deux CF-18 avaient bombardé une position ennemie à environ 100 kilomètres au nord-ouest de Mossoul, la deuxième ville en importance en Irak.

Les extrémistes avaient mis en place des «positions de combat défensives et des refuges, d'où ils pouvaient livrer bataille», a dit M. Constable en conférence téléphonique d'une base non identifiée au Koweït où les avions canadiens sont stationnés.

«Il nous a été demandé d'éliminer ces positions de combat», a-t-il ajouté.

La contribution canadienne se fait dans le cadre d'une campagne aérienne amplifiée dirigée par les États-Unis contre les extrémistes du groupe État islamique. La coalition a mené 61 séries de frappes aériennes entre les 15 et 17 décembre.

Depuis le début de leurs opérations de combat à la fin du mois d'octobre, les CF-18 ont effectué 130 sorties et mené neuf séries de frappes aériennes.

Selon des médias irakiens, les combattants kurdes ont lancé une attaque en deux volets dans la région, mercredi, et ont obtenu un certain succès avec la libération de trois villages.

Des commandants kurdes ont indiqué jeudi avoir sécurisé un passage routier dans la région.

Une ligne de combat traverse le barrage de Mossoul vers les montagnes encerclées, où les avions de transport américains et australiens ont largué des fournitures humanitaires aux centaines de réfugiés s'accrochant encore au territoire à flanc de montagne.

Plus tôt cet automne, les Kurdes ont été en mesure d'ouvrir temporairement un couloir dans le secteur, mais n'ont pu le maintenir.

D'après M. Constable, des indices montrent que le groupe État islamique s'est rendu vulnérable en s'étendant trop, mais il a refusé de préciser le genre de combats auxquels font face les forces kurdes en route vers Sinjar.

Le commandant canadien a laissé entendre que le cours de la mission évoluait lentement: après avoir freiné l'expansion de l'ÉI, les forces de la coalition internationale se concentrent de plus en plus sur le repoussement de ses combattants.

«De manière générale, je dirais que l'on a vu ces combattants uniquement sur la défensive, et que les frappes des derniers jours ont démontré cela», a-t-il fait valoir.

Les forces irakiennes ont, pour la plupart, été accaparées par la sécurité du pèlerinage annuel chiite. Le pèlerinage étant terminé, elles devraient commencer à tenter de reprendre du territoire des mains de l'ÉI.