Les frappes aériennes canadiennes de dimanche visaient des infrastructures servant à détourner le cours de l'Euphrate pour inonder des populations de la province irakienne d'Al Anbar, ont affirmé mardi les Forces armées canadiennes.

Durant une séance d'information qui s'est tenue à Ottawa, le lieutenant-général Jonathan Vance a précisé que les appareils canadiens, dont 6 CF-18, avaient jusqu'ici mené un total de 27 sorties. 

« Le dimanche 2 novembre, les Hornet CF-18 ont mené les premières frappes militaires canadiennes contre des cibles de l'EI », a expliqué le lieutenant général Vance.

« Les quatre cibles se situaient près d'un barrage à l'ouest de Fallujah et consistaient en de l'équipement d'ingénierie lourd et des véhicules. Ils étaient utilisés pour divertir le cours d'eau de l'Euphrate et inonder des territoires pour déplacer la population dans la province d'Al Anbar, tout en privant d'eau certaines populations en aval », a ajouté le militaire.

« Les véhicules étaient aussi utilisés pour améliorer et développer leurs positions défensives. »

Ce commandant du Commandement des opérations interarmées du Canada a indiqué que les frappes aériennes n'ont engendré aucun dommage collatéral humain ni matériel.

« La destruction de l'équipement de l'EI signifie qu'ils ne pourront pas utiliser l'Euphrate contre la population, a conclu le Jonathan Vance. Les attaques ont aussi permis d'écarter l'équipement lourd nécessaire pour établir ces positions défensives. »

Il n'a pas voulu divulguer le nombre de pertes humaines du côté du groupe armé État islamique (EI).

Il n'a pas non plus voulu divulguer le coût ou les prévisions de coûts de la mission, qu'il a remis au gouvernement, contrairement aux États-Unis, qui ont fourni des comptes-rendus publics de leur implication.

« Nous allons les rapporter [au gouvernement] et à un moment donné, ils seront divulgués », a-t-il dit.

Le lieutenant-général a indiqué qu'aucune sortie des forces canadiennes n'avait eu lieu en territoire syrien jusqu'ici. « Nous n'avons eu aucune requête » en ce sens, a-t-il précisé.

Environ 600 membres des Forces armées canadiennes sont sur place pour participer d'une manière ou d'une autre à la mission aérienne baptisée Opération impact.

Six chasseurs CF-18, un avion de ravitaillement en vol CC-150 Polaris et deux appareils de reconnaissance CP-140 Aurora ont aussi été envoyés pour contribuer aux efforts de la coalition. Ces deux derniers types d'appareil ont eux aussi pris part à des opérations.

« Laissez-moi vous rappeler que le but ultime de la coalition est de de soutenir les forces de sécurité irakiennes dans leurs tâches rétablir la sécurité nationale », a déclaré Jonathan Vance.

« Les frappes aériennes à elles seules ne déferont pas l'EI, c'est bien connu », a-t-il cependant convenu, faisant écho aux propos du premier ministre Stephen Harper la veille.

« Elles contribuent à une offensive militaire qui, combinées à des manoeuvres terrestres, résulteront en la défaite de l'EI en Irak. »

« La bataille contre l'EI en Irak sera menée par les Irakiens eux-mêmes », a enfin affirmé le haut-gradé canadien.