Un Français de 54 ans a été condamné à six mois de prison fermes pour avoir crié «Vive l'État islamique!» dans les locaux d'un Centre d'allocations familiales à Strasbourg et menacé d'y revenir «avec une arme», a-t-on appris jeudi auprès du parquet.

Le prévenu, qui a été incarcéré, a été reconnu coupable mercredi par le tribunal correctionnel de Strasbourg d'«apologie publique d'un acte de terrorisme» et d'«outrage», a précisé à l'AFP la substitut du procureur Stéphanie Breton, qui avait requis contre lui huit mois de prison ferme en raison du «trouble à l'ordre public».

Lundi, cet homme, déjà condamné deux fois pour des menaces, s'est «mis dans une colère noire» en apprenant que ses droits à des prestations sociales étaient revus à la baisse, a expliqué Mme Breton.

Lui-même français, il a alors crié «la France ne vaut rien!» et proclamé: «chaque fois qu'un Français est décapité, je suis content», en référence aux décapitations d'Occidentaux revendiquées par le groupe État islamique (EI).

Un Français de 57 ans, Hervé Gourdel, a été décapité en septembre par un groupe armé en Algérie en représailles à l'engagement de la France aux côtés des États-Unis dans les frappes aériennes contre EI en Irak.

À l'audience, l'homme, décrit par le parquet comme «impulsif» et dont le «seuil de tolérance à la frustration» est «très limité», a regretté ses propos, qu'il a mis sur le compte de la fatigue. Il a également qualifié les djihadistes de «voyous».

L'homme n'est «absolument pas connu par les services de renseignement, ce n'est pas quelqu'un qui serait susceptible de partir en Syrie», a commenté Mme Breton.