Les États-Unis ont averti mercredi que les frappes aériennes seules ne suffiraient pas à sauver la ville de Kobané assiégée par les combattants du groupe État islamique (EI), à la frontière syro-turque.

«Les frappes aériennes à elles seules ne vont pas y arriver, ne vont pas apporter une solution et sauver la ville de Kobané», a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, lors d'un point de presse.

Il faudrait des troupes «compétentes», des combattants rebelles en Syrie ou des forces gouvernementales irakiennes, pour arriver à vaincre l'EI mais cela prendra du temps, a-t-il ajouté. «Nous le savons. Et nous n'avons cessé de le répéter», a-t-il insisté.

«Nous n'avons pas à l'heure actuelle un partenaire volontaire, capable et efficace sur le terrain à l'intérieur de la Syrie. C'est un fait», a encore dit John Kirby.

La coalition internationale contre le groupe État islamique a mené mardi et mercredi six frappes près de la ville syrienne de Kobané, assiégée par les djihadistes, a indiqué l'armée américaine dans un communiqué.

«Nous poursuivons nos frappes avec nos partenaires. Cela reste une mission difficile», a déclaré le président Barack Obama au Pentagone, à l'issue d'une rencontre avec les plus hauts gradés américains, deux mois après le début des frappes contre l'organisation de l'État islamique en Irak.

«Comme je l'ai dit dès le départ, cela ne va pas se régler du jour au lendemain», a-t-il poursuivi. «La bonne nouvelle est qu'il existe un large consensus, dans la région mais plus largement dans le monde, sur le fait que l'EI est une menace pour la paix mondiale et qu'il faut y faire face».

Au total, neuf frappes aériennes ont été menées par les États-Unis et leurs alliés sur le territoire syrien, dont six à proximité de cette ville kurde implantée sur la frontière avec la Turquie, a expliqué le Centre de commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).

«Nous frappons quand nous pouvons», a expliqué le général Martin Dempsey, plus haut gradé américain, à la chaîne américaine ABC. Les djihadistes «sont un ennemi qui apprend et ils savent comment manoeuvrer et comment utiliser les populations et le camouflage», «donc quand nous avons une cible, nous frappons», a-t-il poursuivi.

«Ils deviennent plus adroits dans l'utilisation des appareils électroniques», a-t-il précisé. Et «ils ne plantent plus de drapeaux, ne se déplacent plus dans de longs convois comme ils faisaient avant (...) Ils n'établissent pas de quartiers généraux qui sont visibles et identifiables».

Selon lui, la majorité des habitants de Kobané ont fui la ville pour se réfugier en Turquie mais «il ne fait aucun doute» que les djihadistes vont se livrer «à d'horribles atrocités s'ils en ont l'occasion».

Toujours en Syrie, deux frappes de la coalition ont également visé «avec succès» un camp d'entraînement encore en activité, atteignant également des djihadistes qui se trouvaient sur place, a indiqué le Centcom sans autres précisions.

Les bombardiers, avions de chasse et drones qui sont intervenus au-dessus de la Syrie au cours des deux jours ont également tiré au nord-ouest de Deir Ezzor (est du pays), détruisant un char.

Les Emirats arabes unis ont participé à ces opérations aux côtés des États-Unis.

En Irak, les États-Unis et leurs alliés ont opéré cinq frappes contre l'EI, détruisant un poste de contrôle et un véhicule blindé près de Fallouja.

Enfin, près des montagnes du Sinjar, la coalition a détruit un véhicule blindé tandis qu'une frappe, qui visait un autre véhicule blindé, a échoué.

Outre les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont également intervenus en Irak.

Les frappes ont commencé en Irak le 8 août, et en Syrie le 23 septembre.